Les sage-femmes dénoncent le manque d'investissement dans leur profession
Les sage-femmes ne signeront pas la nouvelle convention avec les autorités, qui doit arriver dans les prochains mois. En cause: le manque de reconnaissance et le refus de revaloriser les salaires des conventions. Le risque, c'est le déconventionnement.
Sage-femme, c'était le métier et la passion d'Eva Edel. Mais en janvier dernier, elle décide d'arrêter, après 8 ans comme indépendante. Sa situation était intenable financièrement. "Lors de ma deuxième année de travail, j'ai gagné 600 euros nets par mois. Après huit ans, ce n'était plus possible financièrement d'assumer ce métier, que pourtant j'adore plus que tout. Cette précarité occasionnait du stress et ça devenait difficile de m'investir pour mes patientes".
Les patientes, c'est le coeur de cette profession. "Les sage-femmes, ce sont un peu les médecins généralistes de la grossesse", explique Murielle Condradt, présidente de l'Union Professionnelle des Sage-Femmes de Belgique. "Elles sont là pour accompagner dès le début de la grossesse, à l'accouchement, après l'accouchement, quand il y a des grossesses difficiles, et jusqu'à un an après la naissance du bébé".
L'accompagnement est d'ailleurs de plus en plus complet, car les jeunes mamans restent de moins en moins à l'hopital. Pourtant, malgré de nombreux appels ces dernières années, les salaires des conventions n'ont pas augmenté. "On a déjà refusé de signer la convention l'année dernière. Et on va le refaire aussi cette année, avec cette fois le soutien de la Fédération flamande." Avec la menace suivante, le déconventionnement, pour celles qui le peuvent. "Cela voudra dire que la sage-femme pourra fixer ses propres prix. Mais dans le même temps, les soins à la patiente ne seront plus remboursés à 100% par la mutuelle, mais bien à hauteur de 75%." Les frais pour les femmes enceintes risquent donc d'augmenter. Ce que les sage-femmes ne désirent pas vraiment. Mais elles estiment aujourd'hui ne plus avoir le choix.