Dans la mine en mémoire d'un père qu'il cherche toujours...
La police a commencé ce lundi l’exhumation de 17 corps parmi les 262 victimes de la catastrophe minière du Bois du Cazier en 1956 à Marcinelle. Il s’agit des 17 mineurs qui n’ont jamais pu être formellement identifiés. Michele Cicora, le fils de l’un de ces morts "anonymes", est à l’origine de la démarche. Cet Italien qui vit aujourd’hui à Londres était de passage à Blegny-Mine ce jeudi afin de se rendre compte des conditions dans lesquels son papa a évolué.
C’est un grand jour pour Michele Cicora, l’homme à l’origine du processus d’identification de 17 mineurs disparus dans la catastrophe du Bois du Cazier. Depuis Blegny-Mine, ce fils d’une des victimes italiennes non-identifiées de l'événement tragique de 1956 est descendu dans le puit. Pour la première fois de sa vie, il emprunte le chemin de la mine et marche sur les traces de son papa. Un parcours émotionnel qui lui était impossible à réaliser sur le site du Bois du Cazier.
Au cœur de la galerie entre 30m et 60m de profondeur, ce professeur d’Italien comprend mieux la réalité d’un papa qu’il a perdu à l’âge de 4 ans.
65 après, les recherches débutent
Michele a attendu 65 ans pour tenter de retrouver son père. Pour lui, sa famille, et plus particulièrement sa maman, originaire de la région de Molise au sud de Rome, il s’est juré qu’il irait au bout de sa démarche, qu’il appelle "mission".
Après deux années de combat pour obtenir des autorisations italiennes, belges mais aussi de l’Unesco (l'endroit où sont enterrés le corps des 17 victimes non-identifiées est classé au Patrimoine mondial), l’exhumation et le processus d’identification sont en cours. Michele compte sur les prélèvements ADN et différents examens d’autopsie pour que le corps de son père ne soit plus anonyme.
Si les résultats révèlent l’identité du père recherché, il ramènera la dépouille dans le village natale de San Giuliano di Puglia en Italie. Un deuil pourra enfin débuter…
Stéphane Savaris