À la rencontre d'un des derniers mineurs italiens de Liège

Il y a 75 ans, jour pour jour, le 23 juin 1946, la Belgique signait avec l’Italie "l’accord charbon". Notre pays s’engageait à échanger du charbon contre de la main d’œuvre italienne. Rapidement des milliers d' Italiens sont venus en Belgique pour travailler dans les mines. C’est aujourd’hui encore un phénomène majeur de l’histoire de l’immigration en Belgique. Nous avons rencontré des témoins de l’époque installés dans notre région.

En 1946, plus de 19.000 mineurs italiens (plus 45.000 en 1955) prennent quotidiennement l’ascenseur pour descendre à plusieurs centaines de mettre sous terre. Loin de leurs raçines, ils gagnent péniblement leur vie dans les mines belges. Extraire le charbon, c’était le job de Raffaele Gentile, l’un d’entre eux au début des années 50. Aujourd’hui âgé de 87 ans, il a à nouveau enfilé le bleu de travail pour commémorer le 75e anniversaire de l’accord charbon. "Ce sont des vêtements qui me rappelle une partie de ma vie, peut-être la plus difficile", reconnaît l'ancien mineur italien. 

Rencontré au Centre Social Italien de Rocourt, ce Liégeois d’adoption a suivi son père, immigré italien de la 1ère génération, et est descendu dans la mine de 1950 à 1953 à Anderlues dans le Hainaut. "J'avais 15 ans, je ne faisais pas les gros travaux, je n'abattais pas du charbon", raconte Raffaele Gentile. "Je le poussais sur des tôles concaves pour l'extraire de la mine. J'étais assis et je poussais avec les pieds."

Sur les ondes de Radio Hitalia, en ce 23 juin, il est aussi question de l’accord charbon signé entre la Belgique et l'Italie 75 ans plus tôt. À la recherche de main d’œuvre pour travailler dans ses charbonnages, la Belgique se tourne vers l’Italie où le chômage fait rage. Beaucoup d’Italiens sont séduits par l’offre d’emploi belge via une grande affiche rose, la couleur du leader du tour d’Italie cycliste.

En échange des mineurs, la Belgique s'engage à livrer mensuellement à l'Italie plusieurs tonnes de charbon, à un prix négocié.

Pour les candidats italiens, l’opération débute à l’été 1946 en gare de Milan. Ils prennent le train vers le sol belge. La chanson "Il Treno del 46" écrite par Gianni Canova et chantée par Tony Di Napoli, lui aussi immigré italien, s’inspire de cette histoire.

En Belgique, l'immigration minière cessera tout à fait en 1967. Face à d’autres ressources émergentes, le charbon ne faisait plus le poids.

Stéphane Savaris

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