Piscines : Des normes de secourisme adaptées au Covid pour les sauveteurs
Depuis quelques heures, onze sauveteurs suivent attentivement l'un des recyclages de La Ligue Francophone Belge de Sauvetage. Depuis, peu, La Ligue a du adapter ses formations de secourisme en piscine à la crise sanitaire et aux normes de sécurité. Gel, gants, visière, masque chirurgicaux et FFP2 sont désormais impératifs avant de procéder aux premiers soins ou à une réanimation d'une victime.
"À partir de ce moment-là, on va pouvoir s'approcher de la victime et faire les premiers tests de conscience et de réanimation", explique Julien Paques, formateur à la LFBS. "Mais attention, les tests se font plus à distance. On va moins se rapprocher de la victime et essayer de sentir le souffle sur le visage. Et après, en fonction du bilan, on va peut-être commencer à faire du massage cardiaque et donner après la priorité au défibrillateur, comme on ne peut plus faire du bouche-à-bouche."
L'insufflation et la ventilation sont également proscrites dans les nouvelles normes. Les sauveteurs doivent alors passer uniquement par un ballon-masque, qui doit être équipé d'un filtre sensé éliminer les potentiels virus que la victime pourrait laisser échapper via les voies nasales et buccales. "C'est le changement majeur, je ne fais plus de bouche-à-bouche, je n'utilise plus mon "pocket mask" directement sur le visage de la victime", continue Julien. "C'est un outil qu'on utilisait déjà avant mais maintenant on passe immédiatement et uniquement au "ballon-masque".
L'usage de la bouée-tube devient lui aussi un élément fondamental pour extraire une victime de l'eau à distance. Il faut évidemment parfois faire sans tout cet équipement lorsqu'il faut aller rechercher une personne au fond de l'eau et ce jusqu'au moment où cette dernière en est extraite. "Ça permet de sauver une personne avec la bouée qu'elle soit consciente ou non sans nécessairement la toucher", nous dit Thierry Bovy, présent à la formation et lui-même sauveteur en piscine. "Il faut savoir que l'intervention dans l'eau se fait toujours au dernier moment. On essaye d'utiliser le matériel en distance, ne pas se mettre en danger et s'il le faut, cette bouée est vraiment formidable à l'utilisation."
Les sauveteurs disent s'en sortir sans difficultés face aux changements de procédures en apparence complexes. Tout ce matériel est déjà utilisé en temps normal. "À part le masque et la visière où c'est beaucoup plus fatiguant au niveau du souffle, il n'y a pas vraiment de changement", confie Éléa, maître-nageuse qui a assisté au recyclage ce dimanche au Blanc Gravier. "Vu que ma piscine a rouvert, je trouvais intéressant de venir à la formation pour être au top si jamais il se passe quelque chose dans la piscine où je travaille."
La Ligue n'a pour le moment pas accès aux piscines pour ses formations et ne sait pas encore montrer comment repêcher, remorquer et extraire une victime en période Covid. L'avantage en revanche, c'est que la circulaire relative à ce secteur préconise aussi la présence de deux-maîtres nageurs minimum près des bassins. Une recommandation qui devrait s'appliquer en tout temps selon Julien Paques.
"C'est pas évident financièrement d'engager deux sauveteurs, c'est embaucher quelqu'un en plus pour certains. C'est un coût important (en plus de celui du matériel) mais les piscines ont l'air pour la plupart de faire le pas pour le bien-être et la sécurité des nageurs. J'espère que tout le monde va comprendre que d'avoir au moins deux sauveteurs au bord du bassin permet d'avoir une meilleure surveillance et que c'est la base."
Joachim Gilles