La Citadelle suit à distance des patients opérés
Ce vendredi 4 mars, c’est la journée mondiale de l’obésité. Au niveau médical, l’Hôpital de la Citadelle à Liège mène actuellement un projet innovant dans ce domaine qu’on appelle la chirurgie bariatrique. Désormais, après une opération, le suivi du patient peut se faire à distance grâce à une application. Dans le futur, ce principe du télémonitoring est amené à se développer de plus en plus.
Un à deux jours après une opération en lien avec l’obésité, la chambre d’hôpital est vide. Le patient ou la patiente est autorisé-e à rentrer à la maison. C’est ici qu’intervient le "kit chirurgie" que la personne emportera chez elle. Il est composé d’un thermomètre et d’un appareil prenant notamment la pulsation cardiaque. L’ensemble développé par la start up tournaisienne Masana est connecté à l’hôpital via une application mobile.
A ce stade, le télémonitoring, prévu pour une durée 15 jours après une intervention, est encore un projet-pilote. Avec sa patientèle souvent assez jeune et connectée, la chirurgie bariatrique est un environnement idéal pour tester ces outils. En place depuis un mois, le système connecté semble profiter à tout le monde. "Le système profite clairement à tous, que ce soit le patient ou le médecin", explique le Dr Sophie Hanoset du service chirurgie abdominale. "Avec la technologie, on améliore le suivi post-opératoire tout en améliorant le retour à domicile, dans un lieu moins anxiogène que peut représenter l’hôpital. C’est également un soutien au médecin généraliste qui est généralement sollicité par le patient durant le suivi post-opératoire".
À l’avenir, l’objectif est clairement d’élargir l’application à d’autres domaines médicaux. Le suivi de plusieurs pathologies serait dès lors possible sur une même plateforme. "La pandémie a accéléré le recours à la télémédecine au sens large, et il faut le voir comme une réelle opportunité", conclut le Dr Guillaume D’hoen, médecin-chef adjoint au directeur médical.
Une évaluation de ce projet-pilote, gratuit pour la patientèle, est prévue d’ici deux mois. Une chose est déjà sûre : l’hôpital qui se rend au domicile du patient, ce n’est plus de l’utopie.
Stéphane Savaris