Chasse aux champignons avec des mycologues de l'ULiège
Ce mercredi, nous avons suivi des étudiants de dernière année de pharmacie de l'ULiège lors de leur chasse aux champignons. Chaque année, des cueilleurs s'intoxiquent. Il est donc important de continuer à former des mycologues pour éviter ce type d'accident.
En cette saison, les champignons recouvrent le sol de nos forêts. Ce règne d'êtres vivants est rempli de belles surprises aussi bien gastronomiques que scientifiques. Certains étudiants de l’ULiège en dernière année de pharmacie en font d’ailleurs leur spécialisation. "On connaît à l'heure actuelle à peu près 100.000 espèces. C'est une infime fraction de ce qui existe réellement, car les estimations parlent d'1.600.000 espèces. Rien qu'avec ces chiffres, on comprend toute la diversité qu'il y a au sein de ce règne", explique Gabriel Castillo, mycologue à l'ULiège.
Observer, sentir, se documenter... Avant de goûter, même ces étudiants spécialisés prennent des pincettes. Heureusement, leur professeur a tous les bons conseils pour se lancer dans la cueillette sans risque. "Pour commencer, il faut choisir une ou deux espèces facilement reconnaissables, pas plus. Ça permet de voir toutes les différences qu'on peut observer même au sein d'une même espèce. Ensuite, il faut toujours manger peu de champignons, car ils contiennent des molécules que nous sommes incapables de digérer lorsqu'il y en a trop dans notre organisme", souligne Gabriel Castillo.
"Cette année, j'ai pu observer des espèces que je n'avais jamais vues auparavant"
Autre point d’attention, les changements climatiques modifient la présence de certaines espèces en Belgique. Certaines sont simplement toxiques, alors que d’autres sont toxiques lorsqu’elles sont crues ou vieilles par exemple. "Cette année, avec la sécheresse que nous avons connue, j'ai pu observer des espèces que je n'avais jamais vues auparavant. Au contraire, j'observe que d'autres espèces de nos régions sont beaucoup moins présentes cette année", analyse le mycologue.
Pour avoir l’esprit tranquille avant de les passer à la casserole, certains cueilleurs se tournent vers les réseaux sociaux. Pourtant, il n’y a rien de tel qu’un avis d’expert avéré, comme celui d’un pharmacien spécialisé ou simplement celui d’un mycologue. (P.J.)