Un nouveau dispositif pour lutter contre les féminicides à Liège
Après avoir augmenté les places dans les centres d'accueil pour femmes victimes de violence conjugales, financé les associations du secteur et mis à contribution les pharmaciens pour aider ces femmes, la Wallonie, la Province et la Ville de Liège et les Pôles spécialisés en la matière lance un tout nouveau dispositif pour lutter contre les féminicides. Ce projet se concrétise enfin pour la première fois en Wallonie et plus spécifiquement à Liège.
Plus de 20 femmes belges sont décédées suite aux coups de leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l'année 2023. Pour diminuer ce nombre inquiétant de féminicides, un nouveau dispositif a été créé à Liège. DIVICo a été pensé durant deux ans, il s'apparente aux soins intensifs des violences conjugales. Le but étant de mettre en sécurité femmes et enfants avant le passage à l'acte d'un conjoint malintentionné. "Imaginons ici qu'une maison de justice détienne l'information, qu'un auteur qui a été placé en détention va être libéré pour le week-end. La maison de justice pourrait transmettre cette information à une maison d'accueil et d'hébergement qui héberge la victime, ex-partenaire de l'auteur, et mettre en place de la sécurité pour éviter que l'auteur s'approche de la maison et tente un passage à l'acte. Mais elle pourrait aussi prévenir l'école pour mettre en place une sécurité afin d'éviter un enlèvement d'enfant par l'auteur", exemplifie Joëlle Tetart, coordinatrice du dispositif à Liège.
La Wallonie rattrape son retard en la matière
En Wallonie, c'est une première. La Flandre a quant à elle son propre dispositif depuis plusieurs années. Le but serait donc, à terme, de généraliser un dispositif, comme DIVICo dans l'ensemble du sud du pays. "La police a parfois une partie de l'information, la justice en a une autre et le secteur de la santé, à travers les hôpitaux en ont aussi. L'objectif, c'est de rassembler les informations, quand ces opérateurs-là sentent qu'il y a un danger de basculement. S'il y a un risque, je crois que tout le monde doit échanger l'information et suivre la personne de manière très individuelle. On va l'écarter, on va la protéger. On va mettre en place des choses pour éviter le basculement et c'est vraiment ça la plus-value. On sait que chacun avait une part d'information, mais malheureusement, il y a des interstices et parfois peut-être que le drame peut être évité grâce à cette collaboration pour les cas les plus critiques", détaille la ministre wallonne des Droits des Femmes, Christie Morreale.
D'autres investissements ont également été réalisés afin de prendre en charge les femmes victimes de violences conjugales en Belgique, une femme sur quatre en est victime au cours de sa vie. Ce dispositif, qui devrait diminuer le nombre de féminicides, vient donc compléter cette prise en charge de plus en plus efficace dans notre pays.