Sortir du rang, quand le cinéma s'intéresse à la pédagogie active
Le film Sortir du rang s'intéresse à la pédagogie active, la pédagogie Freinet, dans nos écoles. Le long métrage a été intégralement tourné à l’Athénée Léonie de Waha dans le courant de l'année scolaire passée. Le film pose une question : « est-il possible de former les citoyens de demain dans une école qui fonctionne de façon arbitraire ? » Patrick Séverin, réalisateur de Sortir du rang, était l'invité de notre JT de ce 21 mai pour nous présenter sa production.
10 écoles de pédagogie active à Liège
À Liège il y a une dizaine d’écoles de pédagogie active, mais une seule en secondaire. "Une seule c’est déjà beaucoup, parce que c’est très rare" commente Patrick Séverin. "Liège n’est pas normale, Liège est vraiment une curiosité internationale en termes de pédagogie et de démocratie à l’école. Autant d’écoles en pédagogie active sur un territoire aussi limité c’est presque unique en fait. » L'objectif de son film : mettre ce patrimoine immatériel à l’honneur.
Un tournage en immersion totale
Pour réaliser ce film 40 journées de tournage ont été nécessaires. Celles-ci se sont déroulées du premier septembre 2017 au 26 juin 2018. Patrick Séverin avait la volonté de faire un travail d'immersion avec une réelle profondeur, tout en évitant le "coup de sonde rapide". Le film présente aussi les nouveaux élèves qui découvrent cette pédagogie, pour proposer le contre-point par rapport à l'enseignement traditionnel.
2 projections ont lieu ce mercredi 22 mai aux Grignoux, à 18h et à 20h15. Une diffusion est prévue, à l’automne, à la RTBF.
Le résumé des Grignoux - Plus d'informations par ici
À quoi ça sert, l’école ? Dans Sortir du rang, Patrick Séverin part à la rencontre d’une école secondaire liégeoise à pédagogie active, l’Athénée Léonie de Waha, où la pédagogie Freinet est enseignée depuis 1998. Immersion en pleine démocratie scolaire.
Yvan a 12 ans. Demain, c’est la rentrée des classes. Il va découvrir une nouvelle école. Une école bizarre. On dit d’elle que c’est une école de glandeurs, que les élèves y tutoient les profs, qu’il n’y a pas d’examens et pas de points dans le bulletin. Sur les murs d’un couloir, les jeunes auraient même tagué « L’école est à nous »…
Changer le visage de l’école traditionnelle n’est pas seulement un enjeu pédagogique, c’est d’abord une nécessité démocratique. Comme le disait Célestin Freinet au début du XXe siècle : « un régime autoritaire à l’école ne saurait être formateur de citoyens démocrates ». À Liège, en Belgique, une équipe de profs expérimente depuis vingt ans un modèle basé sur la collaboration, l’autonomie et la citoyenneté active. Ils sont animés par une conviction partagée : l’école doit offrir aux plus jeunes les outils pour comprendre notre monde et pour le transformer lorsqu’ils l’estiment nécessaire.