L'été de nos rivières: la biosurveillance des eaux du Néblon
Nous sommes à Neblon le Moulin où se situe l’une des galeries de captage de la Cile en eau potable. Un véritable trésor souterrain alimenté par les eaux de pluie. L’eau du bassin du Néblon est réputée pour sa grande qualité.
Les mètres cubes d’eau captés sont chlorés et acheminés vers des réservoirs via des conduites. L’eau est soumise chaque jour à des analyses en laboratoire, mais plus encore à une biosurveillance. Des indicateurs naturels viennent prêter main-forte aux chimistes de la Cile.
Chacun souhaite que l’eau du robinet soit la plus pure possible. L’eau de pluie qui alimente cette galerie souterraine traverse nos campagnes en y emportant la trace de nos activités. En 2020 et 2021, autour du captage du Néblon (communes de Ouffet, Clavier, Durbuy), les plantes aquatiques, les vers de terre et les abeilles viennent prêter main forte à la CILE (Compagnie Intercommunale Liégeoise des Eaux) pour surveiller la qualité de l’environnement : c’est la biosurveillance.
Les polluants voyagent parfois très lentement depuis la surface. On trouve encore des traces dans l’eau souterraine de plusieurs pesticides interdits à l’utilisation depuis plus de 20 ans. Les abeilles, les vers de terre et les plantes aquatiques seront les témoins, respectivement dans l’air, dans le sol et dans l’eau, du niveau de contamination en pesticides et du risque pour l’eau souterraine.
Cette biosurveillance est assurée par le réseau d’experts Eco impact spécialisés en la matière. L’eau, la terre et l’air sont ciblés. Ainsi, des ruches ont ainsi été installées sur les 18 hectares de la zone de captage du Néblon. Les abeilles devenant ainsi des sentinelles de la qualité de l’environnement.
Après l’eau et l’air, c’est la terre qu’il faut creuser. Et c’est ce que font ces élèves d’Ouffet lors d’une animation organisée par le Contrat rivière Ourthe. Les vers de terre, comme les abeilles sont de bons indicateurs naturels, surtout si les espèces sont variées.
En tant que producteur d’eau la Cile est le premier à se lancer dans la biosurveillance. Un projet initié en 2020 suite à un appel à projet de la SPGE. L’objectif est de pouvoir dresser un diagnostic environnemental et anticiper une éventuelle contamination des eaux. Car avant d’arriver dans la galerie souterraine, l’eau a effectué un sacré bout de chemin.
Les captages du Néblon alimentent notamment les habitants de Liège en eau potable, pour une production d’environ 10 millions de m3 par an. Il est dès lors crucial de disposer d’un outil capable de donner l’alerte en surface bien avant que la ressource souterraine ne soit impactée.
Sophie Driesen