Voilà pourquoi votre libraire boude désormais les quotidiens
Depuis plusieurs jours, les libraires de Prodipresse, l'organisation professionnelle des libraires indépendants de Wallonie et de Bruxelles, ne mettent plus en évidence les journaux quotidiens.
Les présentoirs restent vides. On y trouve simplement un document expliquant le pourquoi de cette action adressée aux éditeurs de presse et sur laquelle s'explique dans la vidéo Xavier Deville, libraire à Liège et vice-président de Prodipresse.
Bien évidemment, les quotidiens sont toujours mis en vente, mais plus en évidence. Une manière de souligner que l'espace qui leur est traditionnellement concédé serait plus rentable en proposant d'autres produits si les marges bénéficiaires des libraires sur les "gazettes" ne sont par revues à la hausse.
Dans cette libraire, la vente de quotidiens ne représente même plus 5 % du chiffre d'affaires. Le journal n'est plus qu'un produit d'appel, bien moins rentable que la presse magazine, les loteries, la papeterie, les boissons ou barres chocolatées
Avec le peu de chiffre réalisé sur la vente des quotidiens, les libraires de Prodipresse comptent poursuivre le mouvement "au finish" et convaincre les éditeurs de presse de renégocier les marges. Ils rappellent qu'il faut trois à quatre points de vente "presse" non-librairies pour compenser, à hauteur de 60 % à peine, la fermeture d'une librairie.
Selon notre interlocuteur, ne pas mettre les journaux en évidence cette semaine implique dans certains commerces un diminution de 10 à 15 % des ventes de quotidiens... des achats spontanés qui ne se font pas faute de stimuli, ou parce que le client se montre solidaire de son libraire. Cela arrive aussi
Alain Wagener