Grève au CHU: les infirmiers scandalisés par l'harmonisation des barèmes
Les grèves dans les hôpitaux se poursuivent. Ce lundi, ce sont les infirmiers du CHU qui ont décidé de débrayer. Ils protestaient contre l’harmonisation des barèmes du public et du privé. Pour certains infirmiers, cela sera avantageux, pour d'autres non. Un non-sens selon les grévistes qui appelaient déjà à une revalorisation de l'ensemble du secteur.
Ras le bol ! Les infirmiers du CHU l'ont scandé au rond-point à côté de leur hôpital. En cause, le système proposé par l’IFIC, celui-ci vise à harmoniser les barèmes du public et du privé. "C'est une nouvelle grille salariale qui se base sur la fonction que l'infirmier occupe. Avant, c'était par rapport à ses années d'étude", explique Frédéric Lejeune, un infirmier en soins intensifs au CHU de Liège. En 2016, les études pour devenir infirmier sont passées de 3 à 4 ans. Pour se spécialiser, il faut une année supplémentaire. "Précédemment, cette année supplémentaire était valorisée sur le plan salarial. Maintenant moins ou plus du tout", conclut-il.
"Il manque 5 000 infirmiers, demain, il en manquera 10 000"
Chaque service hospitalier a, en plus, un quota d’infirmiers spécialisés à engager. Par exemple, il en faut 100 % en hématologie, 60 % en soins intensifs. "On vous dit avec le système IFIC que vous devez vous spécialiser, car il faut des personnes spécialisées, mais vous aurez le même salaire ou alors vous allez même perdre de l'argent. Le problème est grave. Aujourd'hui, il manque 5 000 infirmiers, demain, il en manquera 10 000 avec des changements pareils", juge François Belleflamme, un infirmier en réanimation au CHU de Liège.
Ce système d’harmonisation n’est pas le seul à exaspérer ces employés
Les arguments avancés pour ne pas passer au système de l’IFIC sont nombreux dans les rangs de ces infirmiers du secteur public. Ce système d’harmonisation n’est pas le seul à exaspérer ces employés. La pension à 67 ans et le fait de ne pas les reconnaître comme métier pénible vient s'ajouter à la frustration. Durant toute l’après-midi, c’est un appel à l’aide qui a été lancé par ces infirmiers et infirmières qui ont été salué pendant un an et qui se sentent bafoués dès le début de cet après-covid. (P.J.)