Bassenge : une colonie de chauves-souris est-elle menacée ?
À Eben-Emael, la grotte du TrouLouLou permet chaque année à 850 chauves-souris de venir s’abriter durant l’hiver. L’accès à cette grotte privée est désormais complètement obstrué, menaçant les chauves-souris pendant leur hibernation.
La grotte privée du TrouLouLou abrite chaque hiver une colonie de 850 chauves-souris. Mais cette année, la situation inquiète. L’entrée est désormais entravée par une bâche, mise par le propriétaire de la grotte. Une question se pose : est-ce que cette colonie a bien pu revenir à son lieu d’hibernation ? Une inquiétude partagée par Olivier Rubbers, ranger pour les Guides Bureau : "Le propriétaire ne permet pas les inventaires. Donc on ne peut même pas vérifier que la colonie est bien là, si elle est établie. Si elle est là, tout le monde est content. Mais ce qu'il faudrait aussi, c'est de garantir une bonne fluidité entre le milieu extérieur et les grottes pour l'hibernation d'une colonie qui est aussi remarquable et d'une importance aussi stratégique pour la Région wallonne et pour l'Europe."
Selon les riverains, la paroi métallique et la bâche ont toujours été là. Les chauves-souris passaient par la porte qui restait parfois ouverte. Mais pour des raisons de sécurité, l’accès à la grotte est complètement fermé, ce qui empêche le recensement de la colonie par les autorités. "Il faut qu'elles s'assurent du bon passage des chauves-souris vers la grotte et que le propriétaire ait l'amabilité de laisser passer les gens de la Région wallonne pour l'inventaire. S'il a un conflit local avec tel ou tel édile, les chauves-souris ne devraient pas être concernées."
Atteinte à la protection des chauves-souris
Informé de la situation, le SPW a pris contact avec le propriétaire. Cette grotte se trouvant dans un domaine privé, le SPW préfère privilégier le dialogue dans un premier temps. "Pour nous, la première chose à faire, c'est de l'informer de la présence de chauves-souris. Il faut quand même toujours lui accorder le bénéfice du doute, à savoir que, peut-être, il ignorait qu'il y avait des chauves-souris qui étaient présentes sur sur sa propriété." explique Nicolas Yernaux, porte-parole du SPW. Néanmoins, si le propriétaire refuse, des sanctions pourraient tomber. "Par contre, intenter de manière intentionnelle à un habitat d'une espèce protégée, c'est constitutif d'une infraction. Donc, à ce moment-là, effectivement, on serait tout à fait à même de pouvoir verbaliser la personne."
Reste à savoir si un terrain d’entente pourra être trouvé pour la protection des chauves-souris.
