Abrakam : quand le rêve devient jeu vidéo
Le jeu vidéo se développe aussi à Liège. La société Abrakam, située dans le parc scientifique du Sart Tilman, vient de sortir un 2ème jeu à portée internationale.
Abrakam se spécialise dans la conception de jeux de cartes numériques avec une forte composante stratégique. Si aujourd’hui une quinzaine de personnes travaillent pour l'entreprise, tout débute en 2006 avec le rêve de 2 amis. "On a chacun fait nos routes et puis au final on s’est dit : 'On peut le faire ! On devrait essayer de faire une structure du jeu vidéo à Liège.' " raconte Jean-Michel Vilain, CEO d'Abrakam. "C’était très compliqué au début. En fait, ça semblait tout à fait irréel quand on était en 2006. On a eu nos parcours et puis en 2013 on a fondé la structure officiellement. On a levé 100.000$ sur un Kickstarter, ce qui nous a permis de faire notre premier jeu Faeria, et puis d’être toujours là aujourd’hui et de faire Roguebook qui vient de sortir."
Un premier jeu, un premier succès.
Ce premier jeu publié grâce à un financement participatif a séduit pas moins d’1 million de joueurs à travers le monde. Face au succès de ce jeu, Abrakam voulait continuer l’exploitation de l’univers mis en place. Si Faeria est un jeu multijoueur, le nouveau venu, Roguebook, permet au joueur de se mesurer à l’ordinateur. Celui-ci conserve l’ADN de la société en proposant une expérience de type jeu de cartes stratégique. Pour mettre au point Roguebook, Abrakam a collaboré avec Richard Garfield, le créateur du mythique jeu de cartes, Magic: The Gathering. "Tant qu’on peut on souhaite rester sur l'univers qu'on a développé avec Faeria et l’exploiter de différentes façons." détaille Jean-Michel Vilain. "Par exemple, ici, le jeu Roguebook c’est une espèce de « spin-off » de l’univers de Faeria où toute l’aventure se passe à l’intérieur d’un livre, qui est le livre des légendes du monde de Faeria où toutes les légendes sont rassemblées. Ici, le livre a peté une case et les héros peuvent tomber dedans et y rester piégés. Je pense qu’il y a une infinité de manières d’exploiter cet univers et on va continuer à le faire tant qu’on peut."
La Belgique, encore timide au niveau du développement de jeux vidéo
Cela peut sembler peu courant de voir des jeux vidéo avec une portée internationale se développer à côté de chez nous. Pourtant, la Belgique dénombre plus de 100 entreprises actives dans le domaine du jeu vidéo. Un savoir-faire noir jaune rouge qui est recherché. "On a des écoles artistiques, on a des écoles spécialisées dans le jeu vidéo." souligne Gilles Banneux, journaliste jeu vidéo et chroniqueur de l'émission Game In. "Il y a une vingtaine d’années, quand j’ai commencé les voyages de presse comme on en faisait beaucoup à l’époque, il m’est arrivé de me retrouver à Londres chez Lionhead (Fable, Black and White), le studio de Peter Molyneux, et d’avoir un Anversois qui était là. Je sais aussi qu’on a des compatriotes chez Blizzard (World of Warcraft, Starcraft, Hearthstone), en Pologne. Donc, notre savoir-faire s’exporte et nos talents sont recherchés."
Un rêve qui dure !
Si ces talents s’exportent bien souvent, Abrakam a fait le choix de rester à Liège. C’est au Sart Tilman que la société continue de développer son univers coloré et enchanteur. Son dernier jeu Roguebook est actuellement vendu au prix de 25€ sur la plateforme Steam. Celui-ci sera également disponible prochainement sur les différentes consoles de salon. Abrakam, de son côté, espère bien faire durer le rêve... le plus longtemps possible !
P. Devillers