ArcelorMittal Liège - Les syndicats restent prudents sur la piste qatarie; Marcourt ne commente pas
La task force mise sur pied par le gouvernement wallon pour analyser les pistes permettant de sauver la sidérurgie liégeoise rendra ses conclusions mercredi. Alors qu'ArcelorMittal a annoncé lundi un investissement de 8 millions d'euros à Kessales et qu'un candidat repreneur qatari pourrait être intéressé par le froid liégeois, les syndicats restent prudents. Quant au ministre Marcourt, il ne fait pas de commentaire. Il faut avant tout voir sur quels outils porte l'intérêt de cet éventuel repreneur qatari, remarque David Camerini, président de la délégation CSC chez ArcelorMittal. Et Mittal sera-t-il prêt à les céder? Il y a toutes sortes de bruits qui circulent depuis quelques mois. Nous verrons ce que dira la task force, mais une chose est sûre: il faut agir dans l'intérêt des travailleurs. Egidio Di Panfilo, secrétaire général du SETCa Liège, précise de son côté que le ministre Marcourt va annoncer mercredi que les 65 contacts pris avec d'éventuels repreneurs n'ont rien donné, à part une piste qu'il reste au Qatar. Il faut l'exploiter jusqu'au bout, quelles que soient ses chances d'aboutir. Mais nous ne voulons pas donner de faux espoirs aux travailleurs. Le représentant du SETCa insiste sur la nécessité de nationaliser la sidérurgie liégeoise. Une opération de nationalisation ou de portage est nécessaire avant d'éventuellement céder l'outil, explique-t-il. Nous verrons mercredi s'il y a eu un travail au niveau des décrets wallons et fédéraux pour se les réapproprier. Par ailleurs, ArcelorMittal a annoncé lundi un investissement de huit millions d'euros pour l'achat d'une nouvelle planeuse sur le site de Kessales. Les investissements sont toujours intéressants, estime Jean-Luc Rader, secrétaire régional FGTB Metal. Mais ils n'apportent aucune garantie: Mittal a investi 16 millions d'euros sur un haut-fourneau qui n'a jamais redémarré. Ce qui est paradoxal ici, c'est que l'achat de cette planeuse n'est pas vital pour la ligne. En parallèle, des travaux de réfection électrique ont été reportés, faute de budget. C'est bien d'avoir une nouvelle planeuse, mais si les lignes ne sont pas entretenues et ne tournent plus... Ces grands effets d'annonce sont de la poudre aux yeux! David Camerini constate pour sa part que l'annonce de cet investissement a, comme par hasard, été faite l'avant-veille de la présentation des conclusions de la task force. Mittal tente de montrer qu'il y a de l'avenir à Liège, ce n'est pas crédible. D'autant qu'un tel investissement à l'échelle du groupe est relativement mineur, signale Egidio Di Panfilo. Il est néanmoins surprenant: Mittal n'aime pas Liège et la situation financière du groupe est mauvaise. A un moment, les actionnaires vont demander à ce que des outils soient vendus. D'une manière générale, les syndicats estiment que la situation devient très difficile à vivre pour les travailleurs et qu'il est temps de leur donner des réponses. Un conseil d'entreprise extraordinaire a lieu ce mardi après-midi dans le cadre de la procédure Renault liée au projet de fermeture de sept lignes du froid. Rien ne devrait en sortir, les représentants des travailleurs attendant les conclusions de la task force. Le ministre wallon de l'Economie, Jean-Claude Marcourt, n'a quant à lui pas voulu faire de commentaires ce mardi sur la piste d'un éventuel investisseur quatari intéressé par la reprise d'une partie des outils sidérurgiques liégeois. Il réserve ses informations à la réunion de la task force constituée pour suivre le dossier. Certaines portes se sont fermées et d'autres sont encore ouvertes. Nous ferons le point avec la task force au cours de la réunion. Il s'agit d'une réunion importante mais elle ne sera pas conclusive, a précisé M.Marcourt. La réunion aura lieu mercredi à 17 heures au cabinet du ministre, à Namur.