Le quotidien bouleversé et anxiogène des médecins généralistes
Ils sont en principe le premier contact d'un patient avec le monde médical, ils, ce sont les docteurs généralistes, les médecins de famille.
Avec la crise du covid19, leurs pratiques ont dû changer. Il leur est interdit d'ausculter des personnes soupçonnées d'être atteintes du corononavirus, mais interdit aussi de voir leurs patients chroniques ou d'intervenir en maison de repos. Ces consultations doivent se faire par téléphone.
Pour les autres pathologies, les cabinets restent ouverts, sur rendez-vous... mais les patients se font rares... ce qui pourrait poser d'autres problèmes graves à terme. "Les gens ont peur de venir.. peur de contracter le virus..." précise le Dr Céline Nicolaï de Blegny.
Et du coup les médecins s'organisent, par exemple en faisant patienter les patients dans leur voiture, pour les appeler un fois le cabinet de consultation libre de tout autre patient.
"On doit parfois insister pour que certains viennent quand même, parce qu'on veut à tout prix les voir... nous on a peur de passer à côté de quelque chose de grave... on le sait, et c'est notre hantise... "
Et en même temps, les médecins sont eux-mêmes potentiellement à risque et à même de transmettre le virus, la situation est cornélienne; "Clairement, on sait qu'il y a d'autres personnes qui vont décéder d'autre chose que le coronavirus, ce qui aurait pu être évité si on avait pu aller les voir.... les consultations par téléphone, c'est vraiment difficile, très dur de savoir jusqu'où on peut se permettre de dire qu'on voit la personne ou qu'on ne la voit pas"
Heureusement, les patients de généralistes sont de facto plus rares en cette période de moindre activité, où on se fait moins de "bobo", pas de blessures sportives ou d'accident de travail, où les parents gèrent seuls les petits pansements et tracas médicaux des enfants sans solliciter les médecins vu qu'il ne faut plus de certificat médical.
Alain W