Mécamold : la direction poursuit son plan de relance
Après des semaines de négociations, la direction de Mecamold met en place une nouvelle étape du plan de relance de l'usine en annonçant le licenciement de 44 personnes sur un effectif de 138 personnes.
La direction durcit donc le ton et décide d'avancer face au blocage de l'usine et du dialogue social. Par communiqué, elle regrette que le plan social qui était encore en négociation il y a 8 jours jours avec les délégations syndicales et comportant à ses yeux de nombreuses avancées pour le personnel ait été finalement rejeté en bloc par la FGTB. La CNE l'a elle accepté début décembre.
« J’ai aujourd’hui le sentiment que nous sommes les seuls à vouloir sauver l’usine et l’avenir de 94 familles face aux blocages et aux piquets de grève répétés qui ont pour seul résultat de faire pourrir la situation jusqu’à la faillite" déclare Jérôme Gasquet, Administrateur Délégué de Mecamold
Le communiqué précise que du coup, les travailleurs licenciés en seront les premières victimes puisqu'ils ne bénéficieront que des conditions légales, sans plan social. On peut y lire que les licenciements seront pré-notifiés cette semaine en appliquant les conditions légales, ce qui entraîne pour chaque personne licenciée, le non-paiement d’une prime de départ qui aurait pu atteindre jusque 40.000 euros de plus que le légal, selon l’ancienneté. Des conditions qui ne sont plus envisageables aujourd’hui après un conflit social qui a coûté plus d’1,5 million d’euros depuis novembre dernier.
Constat de piquet de grève par un huissier
La direction demande au personnel de remettre rapidement l'outil de production en route, d'installer les trois équipements nouveaux pour plus d'un million d'investissement, afin de pouvoir répondre au carnet de commandes garanti jusqu'en mai 2023.
Jérôme Gasquet : « Qu’on ne nous fasse pas passer pour ce que nous ne sommes pas. Nous proposons aujourd’hui de maintenir des conditions qui garantissent aux ouvriers un salaire moyen annuel de l’ordre de 43.000 euro dans des conditions de travail dignes et respectueuses. La stratégie actuelle du conflit entraîne une spirale négative qui ne conduit qu’à des perdants. Nous avons le sentiment d’avoir fait tout notre possible en notre âme et conscience. Aujourd’hui la destinée de l’entreprise n’est plus entre nos mains. L’enjeu, c’est l’avenir de l’usine et des 94 familles qui en vivent ».
Pour rappel, Mecamold, société active dans la fabrication de moulages pour pneus, installée aux Hauts Sarts, a été reprise début mai 2018 par le groupe Keravalon, spécialisé dans le sauvetage d’entreprises en difficulté. Un plan de relance a été proposé le 20 juin 2018 pour sauver la majorité des emplois.Ce plan de sauvetage de Mecamold s’appuie sur un contrat de 5 ans passé avec Bridgestone pour la fabrication de 600 moules par an, ce qui est une chance dans une industrie qui n’offre plus une telle visibilité dans la durée.