Une licorne au galop pour sauver "Le petit marché d'Adeline"
Ce matin, vous êtes nombreux à avoir aperçu une licorne au galop le long de la route qui sépare Amay et Huy. Derrière cette course digne d'un conte fantastique, se cache une belle histoire de solidarité. Nous l'avons suivie jusqu'à son arrivée à Huy.
Une licorne aperçue au galop sur dix kilomètres entre Amay et Huy. Derrière ces images, il n'y a pas d'histoire fantastique, mais un acte de solidarité. "J'ai couru pour remercier toutes les personnes qui ont participé au crowdfunding pour sauver “Le Petit Marché d'Adeline”. Le défi de la Licorne, c'était de courir 100 mètres par tranche de 20 € récoltés. Je devais en courir six, j'en ai couru dix, mais ce n'est pas grave ça. C'était pour remercier tout le monde", explique Stéphane Trentin, caché sous son costume de licorne.
Un cambriolage de 8 000 €
Grâce à ce challenge et aux 10 000 € récoltés via le crowdfunding, Stéphane et les autres ont réussi à éviter la faillite au “Petit Marché d'Adeline”, le dernier primeur du centre de Huy. En cause, des faillites de gros clients, mais aussi un cambriolage qui a mis Adeline dans le rouge. "Ils sont venus le week-end de Pâques, deux nuits d'affilée. Ils ont volé tout ce qu’ils pouvaient revendre au rez-de-chaussée : le cash, le bancontact, le matériel, une imprimante... Et ils sont montés à l'étage à mon domicile puisque je venais d'emménager. Là, ils ont vraiment volé tout ce qui avait de la valeur. Ça s'élève quasiment à 8 000 € de pertes", s'attriste Adeline.
"Ils sont venus deux nuits d'affilée parce qu'il y a eu un témoin la première nuit, mais il n'a pas dénoncé les cambrioleurs, donc ils ont pu avoir la possibilité de revenir une deuxième nuit", détaille la gérante du primeur hutois.
Une baisse de fréquentation chez les primeurs de la région
Depuis, un des trois voleurs a été condamné pour ces faits, mais à ce jour, aucun dédommagement n'a été touché par Adeline. Elle doit donc cumuler avec un autre travail pour garder son commerce, qui a lui aussi ressenti une baisse de fréquentation depuis la pandémie, comme de nombreux autres primeurs de la province. "On a vraiment une baisse de fréquentation parce que les gens reprennent leurs habitudes. Ils travaillent beaucoup. Il y a les "Collect and go", c'est vraiment une question de facilité, mais on ne peut pas y échapper. Il n’y a rien à faire. Les gens peuvent m'aider en venant de plus en plus dans le centre-ville parce qu'il faut vraiment soutenir les petits commerces comme le mien qui n'existent vraiment quasiment plus. L'affluence, c'est vraiment ça qu'on cherche", encourage Adeline.
Grâce à ce mouvement de solidarité. Les Hutois pourront encore profiter d'un commerce qui propose des fruits et légumes locaux, bio et de saison dans son centre-ville. De quoi redonner un peu de courage à tous ces primeurs qui peinent à faire des bénéfices. (P.J.)