Fermeture en vue pour Cora Rocourt, comme six autres magasins en Belgique

Lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire tenu ce mardi matin, la direction de Cora, filiale du groupe Louis Delhaize, a confirmé son intention de fermer ses sept magasins en Belgique d’ici début 2026, dont celui de Rocourt.

Une décision lourde pour les employés et les clients de cet hypermarché emblématique du paysage liégeois. "Bien qu'on s'attendait à quelque chose, on est quand même un peu abasourdi", constate Philippe Beaufort, délégué syndical FGTB. "Il y a beaucoup d'employés ici qui sont là depuis très longtemps, il y a quelques familles aussi, donc une fermeture, ce n'est jamais gai."
 
Présent depuis 1972, Cora Rocourt attirait chaque jour des milliers de visiteurs. Sa fermeture soulève de nombreuses inquiétudes : l’avenir du personnel reste flou, malgré la promesse de reclassements, et la survie économique de la galerie commerciale attenante est incertaine. Cela dit, Véronique Dionisio, est soulagée d'avoir enfin une réponse à l'incertitude qui leur pesait depuis plusieurs années. "On est quand même un peu soulagés. Normalement, on s'en ira début 2026 sur base de la Loi Renault. Et on espère pouvoir avoir un préavis en fonction de nos années de carrière."
 
Des années de carrière, la plupart des employés en ont beaucoup: en moyenne, 22 ans. Mais certains sont là depuis plus de 30 ans, voire presque 40. "On est comme une petite famille", sourit Véronique Dionisio, marquée par l'émotion.
 
La direction de l'enseigne a annoncé, ce mardi, la cessation d’activité de ses hypermarchés et de ses services supports, avec une procédure d’information et de consultation préalable à un éventuel licenciement collectif concernant l’ensemble des 1.779 collaborateurs. Ce plan fait suite à des pertes financières récurrentes, qui se chiffrent à plus de 180 millions d'euros depuis le Covid. 
 
L’enseigne évoque plusieurs facteurs ayant contribué à cette situation : l’érosion du pouvoir d'achat, la concurrence accrue des magasins étrangers, la montée en puissance du commerce en ligne, ainsi que le déclin du modèle de l'hypermarché. Cora déplore également la segmentation du secteur en différentes commissions paritaires en Belgique, qui, selon elle, maintient des distorsions de concurrence nuisibles aux grands magasins comme le sien.
 
Le futur du bâtiment, comme des galeries commerciales attenantes, reste encore flou. En parallèle, les galeries commerciales seront cédées à la société immobilière Mitiska REIM, qui prévoit de les rénover et de les subdiviser en unités plus petites.
 
D’ici la fin de la procédure, les hypermarchés continueront de fonctionner, ce à quoi tient le personnel du Cora Rocourt, qui en appelle au soutien de la part des clients.

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