La guerre des sexes au sein des collèges communaux
Pour ces élections, la volonté du Parlement wallon a été d’avoir un équilibre dans la représentation de chaque sexe au sein des collèges communaux et provinciaux en Wallonie. Il faut donc qu’il y ait au moins 1/3 de femmes et 2/3 d'hommes ou inversement. Un décret qui n’arrange pas certaines personnes qui sont mises à l’écart du poste d’échevin. C’est le cas dans plusieurs communes. Trois cas de figures différents : Anthisnes, Verlaine et Donceel.
À Anthisnes, Francis Hourant (424 voix de préférence) est arrivé 5ème en nombre de voix. La commune compte en son collège 5 sièges. La place était donc prête pour lui afin qu’il renouvelle son mandat d’échevin. Mais voilà, seule une femme est présente parmi les 5 sièges et il en faut au moins deux. Il a dû laisser sa place à sa colistière Nathalie Seron (230 voix), arrivée 7ème en voix de préférence. Marc Tarabella, bourgmestre réélu d’Anthisnes, s’était exprimé à ce sujet sur notre plateau le jour suivant les élections et avait parlé d’un « recul démocratique ». « On a toujours confié depuis 24 ans le soin à la population (…) de composer le conseil communal et en même temps le collège, et si on est majoritaire ce sont les voix de préférence qui confèrent les places au collège ». « Avant c’était les voix mais maintenant il y a cette loi qui à mon sens va trop loin parce que dès lors qu’il y a parité, il y a une liberté des électeurs de voter pour qui ils veulent. »
À Verlaine, commune un peu particulière où seulement une seule liste était présente lors des élections communales, un changement de siège a aussi eu lieu. Ici aussi on compte 5 sièges, mais ce ne sont pas les cinq plus populaires qui vont les occuper. C’est Gwendoline Poty (419 voix) qui occupera le siège d’échevine à la place de Daniel Delvaux (546 voix).
Seuls les hommes sont impactés par ce décret ? Ce n’est pas le cas à Donceel. La commune compte trop de femmes dans son collège communal. Isabelle Riga (313 voix) est remplacée par Arnaud Delvaux (312 voix). Une seule voix sépare les deux candidats. Interviewé par nos confrères de la RTBF, la pilule passe mal. « Chez nous, j'ai été élue et finalement je dois céder ma place. Donc je pense que c'est un non-sens par rapport à leur loi. Ils demandent la parité sur une liste communale, je suis tout à fait d'accord. Maintenant, je pense que le reste, c'est le citoyen qui choisit. Et ici, le citoyen ne choisit plus. Pour moi, le mot élection n'a plus sa définition correcte». Même si elle n’occupe pas un poste d’échevine, Isabelle Riga siègera quand même en tant que conseillère communale.