CSC: une soupe populaire bien dans l'air du temps
Par ces temps de crise, la soupe populaire pourrait bien reprendre du service. Très symboliquement, elle a été organisée ce midi sur l’Esplanade Sainte-Marie à Liège par les militants de la CSC. L’occasion de rappeler quelles sont les revendications de la mobilisation nationale d’aujourd’hui.
Alors que la plupart des militants s’étaient dispersés dans les zonings et les centres commerciaux de toute la province, une soupe populaire était également organisée à Liège par la CSC. Une action bien dans l’air du temps, alors que les ménages subissent la crise énergétique de plein fouet.
«De plus en plus de citoyens se retrouvent en grande difficulté financière: ils sont noyés par la hausse vertigineuse de leurs factures, situe Jean-Marc Namotte, secrétaire fédéral de la CSC Liège-Verviers-Ostbelgien. Les gens veulent faire entendre leur désarroi, ils veulent exprimer l’angoisse qu’ils ressentent face à la flambée des prix, leur interrogation quant à la capacité de savoir tout payer, concernant leur avenir… Voilà pourquoi, ils sont nombreux et nombreuses à faire grève ce 9 novembre, présents sur les piquets ou dans les rassemblements. Les pouvoirs publics comme les organisations patronales doivent prendre la mesure de la situation : se chauffer ou se nourrir, pas question de devoir choisir !»
C’est l’ensemble de la société qui se retrouve aujourd’hui fragilisée. Les fins de mois difficiles se sont généralisées et certaines familles vivent aujourd’hui des situations difficiles. Pour les syndicats, il faut agir maintenant.
“Il est déjà très tard, nous sommes à la porte de l’hiver, et nous connaissons déjà des situations dramatiques. Il faut agir maintenant. Aujourd’hui, même les petites entreprises et les indépendants connaissent des difficultés. Et paradoxalement, de grandes firmes se remplissent les poches”, commente Marie-Hélène Ska, la secrétaire générale de la CSC.
Cela fait des mois que les syndicats réclament un blocage des prix de l’énergie et de première nécessité. Pour ne pas devoir choisir entre se chauffer ou se nourrir.
«La CSC a des revendications claires qu’elle compte bien rappeler, signale Jean-Marc Namotte. Nous voulons l’instauration d’un prix plafond de l’énergie. La vraie mesure, celle qui protège, c’est le blocage des prix de l’énergie et des produits de première nécessité. Il faut aussi automatiser le tarif social et l’étendre aux revenus qui dépassent de justesse le plafond. Les superbénéfices des groupes énergétiques et de toutes les autres entreprises qui s’enrichissent grâce à la crise doivent retourner à la collectivité et non aux actionnaires. La loi sur la norme salariale doit être revue : il faut pouvoir négocier librement les augmentations salariales. De bons salaires, c’est le remède contre les galères. L’indemnisation des trajets domicile-lieu de travail et des déplacements professionnels doit être améliorée. Enfin, pas touche à l’index et l’enveloppe complète de la liaison au bien-être (900 millions) doit être affectée pour la revalorisation des pensions et autres allocations sociales. »
Avec cette journée d’actions et de grève nationale, les syndicats veulent mettre une pression supplémentaire sur le gouvernement fédéral. Ils ne baisseront pas les bras. Un nouveau plan d’actions est en, préparation.
Sophie Driesen