6 000 enseignants dans les rues de Liège
Enseignants, mais aussi étudiants, ils étaient 6 000 dans les rues de Liège pour manifester leur mécontentement face aux réformes et économies annoncées par le gouvernement MR-Engagés dans le secteur de l’enseignement.
De la tour des Finances jusqu'à Charlemagne, la manifestation des enseignants à Liège avait pour objectif de former une flèche symbolique indiquant au gouvernement où doit aller l'argent. « C'est le futur de la société. On doit investir, on ne doit pas y faire des coupes. Cette flèche représente donc que l'argent doit aller de la tour des Finances vers l'école, qui est représentée ici à Liège par la statue de Charlemagne », explique Jorre Dewitte de la CGSP Enseignement.
« Je ne suis pas syndiquée, mais je pense vraiment que les conditions de travail doivent être améliorées, que ce soit en maternelle, où ils ont de très grosses classes, ou en rétho. On ne sait pas travailler avec 28 élèves de manière optimale », explique Bénédicte, un professeur de Saint-Roch Theux.
Particulièrement impacté par ces mesures, le qualifiant, dont certains élèves participaient à la manifestation. « Je voulais faire une 7e barman à Namur, mais je ne peux pas. Du coup, je me retrouve à faire l’IFAPME parce qu'ils ont supprimé les 7e barman, et je trouve ça vraiment pas chouette pour nous. Ça nous brise un peu nos rêves », explique Gaëlle Palla, une élève de l’école d’Hôtellerie de Spa.
« On a pu sauver des tas d'élèves grâce à l'offre du qualifiant, qui était diversifiée. Je m'explique : certains enfants ne se sentaient pas bien dans une option et pouvaient en cours de parcours changer et devenir des travailleurs épanouis. Et là, en coupant, on aura vraiment des soucis, pour moi, de motivation », explique Cédric Claessens, permanent SLFP Enseignement.
6 000 manifestants ont pris part à cette flèche humaine de plus d'un kilomètre pour rappeler une fois de plus leurs différentes revendications, notamment en ce qui concerne les nominations. « C'est vraiment quelque chose qui nous met en rogne, parce que madame la ministre dit que c'est comme ça qu'elle va attirer les jeunes. Et nous, on est persuadés que c'est juste l'inverse qui va se passer et qu'on va aggraver la pénurie », explique Isabelle Buchelot, secrétaire CSC Enseignement à Liège.
Si rien ne bouge, les syndicats ont déjà annoncé des actions en février, avec notamment une grande grève de la fonction publique prévue le 13 février.