Eric, de la librairie opéra, jette l'éponge: "On ne gagne plus rien"

Eric Capellen tient la librairie à côté de l'opéra depuis 20 ans. Mais fin du mois, il arrêtera, dégoûté des contraintes, et victime de la concurrence.

Voilà déjà 5 ans que la librairie d'Eric Capellen est menacée. Mais cette fois, il a décidé de fermer, en colère contre toutes les contraintes qui lui sont imposées. La dernière en date, ce sont les cigarettes à cacher. "On nous a d'abord interdit les publicités pour les cigarettes, ce qui m'a coûté 2000 euros pour refaire ma devanture. Ensuite, il y a eu les paquets neutres, donc on a perdu le sponsoring avec les marques, car elles n'ont plus de visibilité. Puis il y a eu l'interdiction des cigarettes jetables, et maintenant il faut cacher les cigarettes, qui de toute façon sont dans des paquets neutres."

Des cigarettes, il en vend d'ailleurs de moins en moins. Il est victime de la concurrence et des achats à l'étranger. 

Mais ce n'est pas tout. Les vente de la presse écrite, deuxième pilier de son commerce, s'effondrent également. Il ne peut d'ailleurs plus en vendre depuis le début du mois, car il en vend trop peu. "Avant, je vendais 140 Ciné Télé Revue, une cinquantaine de journaux sudpresse. Maintenant je vends 8 magazines et 4-5 journaux."

Et pour couronner le tout, les jeux de la loterie nationale, lui rapportent également de moins en moins. Alors, il ne voit plus de raison de continuer.

Les cas comme celui d'Eric sont nombreux. Chaque année, 10% des diffuseurs de presse ferment. Et ceux qui restent, se diversifient pour survivre: dans la papetrie, la nourriture, ou les produits locaux. "Ce sont les produits de la diversification qui nous rapportent le plus", explique Xavier Deville, président de Prodipresse, l'organisation des diffuseur de presse indépendants en Belgique francophone. "Avant, on divisait nos ventes entre un tiers cigarettes, un tiers loterie, un tiers presse. Aujourd'hui, c'est 1/4, et la diversification vient compléter."

Reste, que la concurrence des night shop, des supermarchés et des stations service est rude. Le modèle cigarette, loterie, presse, est désormais définitivement, d'un autre temps.

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