Charline Van Snick met un terme à sa carrière à l'âge de 33 ans
Charline Van Snick a décidé de ranger définitivement son kimono mardi à l'âge de 33 ans. "Cela a été une décision difficile et déchirante, mais je l'accepte pleinement", a déclaré Van Snick lors d'une conférence de presse organisée à la Maison de la Presse à Liège.
"En septembre 2023, on m'a diagnostiqué un burnout sportif sévère qui a été provoqué par de nombreuses raisons. Cela devenait de plus en plus difficile de récupérer entre les compétitions. De plus, l'évaluation annuelle de l'Adeps approchait et je savais que je n'atteindrais pas mes objectifs. J'ai décidé d'arrêter pour protéger ma santé et mon intégrité. Cela a été une décision difficile et déchirante, mais je l'accepte pleinement."
La Liégeoise quitte donc les tatamis "avec de la colère et de l'injustice" mais se dit "fière" de son parcours. "J'ai géré la majorité de ma carrière seule, un peu comme on voit en tennis. J'ai une expérience de gestion assez rare dans le sport de haut niveau et je n'ai jamais été opérée. La façon dont j'ai géré ma carrière est assez unique. J'ai dû tout prendre en main de A à Z."
Avec sa médaille de bronze décrochée aux Jeux Olympiques de Londres en 2012 à ses côtés, Van Snick veut surtout retenir ses deux titres de championne d'Europe consécutifs en 2015 et 2016. "J'ai vécu de belles émotions après mes deux titres européens. J'étais alors revenue après une période sombre et une bataille incroyable. C'était aussi le moment où je me suis écartée de la fédération et où j'ai créé ma propre cellule à Paris. Je sentais que j'étais responsable de mon projet."
Une reconversion au service projet de vie de l'Adeps
Après l'annonce de la fin de sa carrière, Charline Van Snick a levé le voile sur sa reconversion. La désormais ex-judokate va intégrer le service Projet de vie de l'Adeps pour apporter son "expertise au service du sport et de la société".
Van Snick a contacté le service Projet de vie en octobre et a décroché un contrat à mi-temps. "Ce contrat sera complété par des missions de promotion du sport. J'ai déjà des projets que je voudrais mettre en place. J'aimerais créer un système d'entraide et de communication entre les nouveaux sportifs sous contrat et les anciens qui sont en phase de reconversion. Je voudrais organiser des ateliers de judo dans les écoles pour mettre l'accent sur les valeurs éducatives."
La double championne d'Europe veut utiliser son expérience et son vécu au service du sport belge. "Je veux rendre tout ce qu'on m'a donné, c'est comme ça que le savoir fonctionne pour moi. Les blessures psychologiques sont encore taboues dans le sport et ce sont peut-être les plus invalidantes. Je veux changer et améliorer les choses pour toutes les sportives, pas uniquement les judokates. Je veux que la colère que je ressens par rapport à certains comportements et certaines injustices devienne utile. Il est temps que les sacrifices dédiés à notre sport soient valorisés et que ceux et celles qui portent haut le drapeau belge transmettent leur expérience et inspirent la jeunesse."
Van Snick a débuté dans sa nouvelle fonction ce lundi. "J'ai eu le feu vert du médecin pour reprendre après mon burnout. Nous envisageons une reprise progressive. J'aurai mes missions et je travaillerai principalement sur la région de Liège. J'ai hâte de m'y remettre et c'est important d'avoir un projet qui est en accord avec mes valeurs."
(Belga)