La Chine féodale de Vink à la Boverie
La Galerie noire de la Boverie accueille jusqu'au 16 janvier une exposition de 70 planches originales de Vink. Un dessinateur liégeois d’origine vietnamienne qui nous plonge dans la Chine féodale.
Né en 1950 au Viet Nam, Vink fuit la guerre et en 1969 s’installe à Liège. Après des études en sciences de l’éducation à l’Université de Liège, puis en illustration à l’Académie des Beaux-Arts, il réalise en 1979, sur un scénario de Michel Dusart, un premier album. Il s’inscrit pleinement dans l’histoire de notre région : Pays de Liège, vie d’une église, retrace les mille ans d’existence de la Principauté de Liège.
La carrière professionnelle de Vink débute véritablement en 1979 dans les colonnes du journal « Tintin », puis, en 1983, dans le magazine « Charlie Mensuel » qui publie les premiers épisodes du Moine Fou.
Ses planches se déploient avec une grande énergie dans des scènes souvent tourmentées, qu’elles soient de combat, de vie quotidienne, mais aussi des paysages de montagne et de marine, le tout est très cinématographique. Utilisant d’abord des encres colorées, il passe très vite aux aquarelles. Son sens inné des couleurs et ses compositions parfois proches de l’estampe sont ancrées dans son enfance asiatique.
Dans ses BD la présence d’une héroïne féminine, aussi experte en arts martiaux que les hommes, est peu fréquente dans la bande dessinée franco-belge du début des années 1980.Cette dernière nommée He Pao ,une Occidentale, une « barbare » dans la Chine féodale, que conduit une quête initiatique et personnelle, au travers de multiples péripéties et rebondissements.
Connaissant l’existence du fonds de planches originales de maîtres du Neuvième Art au Musée des Beaux-Arts, le dessinateur Vink a souhaité qu’une sélection représentative de son travail rejoigne ce fonds. Vink a donc effectué une donation au musée de 173 planches originales, depuis ses débuts en 1979 jusqu’à ses derniers albums, soit près de 40 ans de carrière. Le 25 janvier 2021, le conseil communal de Liège a accepté avec reconnaissance cette donation à un musée des beaux-arts, exceptionnelle à ce jour dans l’histoire de la bande dessinée en Belgique.