Plus et mieux tester avec les tests salivaires de l'ULiège
Tester, tracer, isoler : voilà, résumé en trois mots, la stratégie de testing nécessaire afin d’endiguer l’épidémie de coronavirus. Les tests PCR salivaires pourraient bientôt rejoindre la stratégie de testing, mais, avant cela, ils doivent être validés par le fédéral.
Les tests salivaires de l’ULiège, actuellement utilisés dans les maisons de repos, permettraient une triple stratégie de testing. C’est ce qu’affirme le professeur Vincent D’Orio, représentant de la Fédération Wallonie-Bruxelles au sein de la Task force fédérale de testing. Mais avant de les utiliser dans d’autres communautés, comme les écoles ou des entreprises, ces tests doivent être homologués par le fédéral.
“Avant la reprise début 2021, si on veut déconfiner avec une certaine forme de responsabilité, il faudra qu’on puisse bénéficier de tests répétitifs dans les écoles, dans les maisons de repos, les entreprises et d’autres communautés”, annonce le professeur Vincent D’Orio, également membre du RAG (Risk Assesment Group), en charge de l’évaluation des risques et de l’analyse de l’effet des mesures prises.
Pour l’instant, le fédéral utilise des tests de dépistage par le nez : soit les écouvillons PCR nasopharyngés, qui permettent de détecter le matériel génétique du virus, soit les tests antigéniques qui, eux, détectent la présence de protéines produites en cas d'infection. Cependant, les résultats de ces derniers, disponibles en 10 minutes, sont moins fiables que les tests PCR, sauf s’ils sont réalisés les 5 premiers jours de l’infection au coronavirus.
Détection des asymtomatiques
“ll y a plusieurs projets pilote en cours pour tester l’efficacité des tests salivaires de l'ULiège”, rappelle le professeur Vincent D’Orio, également Doyen de la Faculté de Médecine de l'ULiège. Et d’ajouter : “Ils devront être terminés au cours du mois de janvier”.
En effet, depuis la mi-novembre, une majorité du personnel des maisons de repos de Wallonie est régulièrement testée avec ces kits salivaires de l’ULiège. “Les résultats sont toujours en cours d’analyse, mais les tendances montrent qu’il est possible de détecter le virus de manière préalable, c’est-à-dire avant que la personne infectée ne puisse contaminer quelqu’un”, explique le professeur D’Orio.
Ce qui représente un avantage considérable selon ce médecin : “On peut donc mettre ces personnes de côté avant même qu’elles soient asymptomatiques. C’est là tout l’intérêt des tests salivaires. Ils permettent de détecter qui pourrait être contaminant et donc prévenir une survenue d’infections”.
Validation en attente
Pourtant, ces tests attendent encore l’homologation du fédéral. “Même si les tests salivaires ont une fiabilité de 60 à 65%, le volume d’analyse, compte tenu de la fréquence des tests, compense cette sensibilité moindre”, rassure le professeur D’Orio, également chef du service des Urgences au CHU de Liège.
Alors que tous les regards sont braqués sur les vaccins, le professeur D’Orio explique que “nous n’atteindrons pas l’immunité collective avant d’avoir vacciné un nombre suffisant de personnes et il faudra encore bien attendre 8 mois pour cela”.
Une triple stratégie
Les tests salivaires permettraient de mettre en place une “triple stratégie de testing tout à fait complémentaire”. Plus rapides et plus sûrs, ces tests pourraient être utilisés “de manière répétée et non ponctuelle” dans les communautés où il y a des “contacts étroits permanents avec une série de personnes”. Tandis que les tests PCR traditionnels permettraient de vérifier les résultats positifs des tests antigéniques, disponibles en 10 minutes, comparés à minimum 12 heures de délai pour les tests PCR à écouvillon dans le nez ou salivaires.
“Nous avons une capacité de 100.000 tests journaliers en Belgique et, pour l’instant, on en réalise 30.000 par jour”, énonce-t-il.
Tester sous conditions
Les tests au coronavirus sont soumis aux indications gouvernementales qui “sont fixées par la loi afin de faire la balance entre la capacité de tests et l’offre”, éclaire ce professeur. “Les délais de réponse pour le résultat d’un test au Covid-19 commencent à s’allonger si la demande de test est trop importante”, étaye-t-il.
Actuellement, seules les personnes symptomatiques ou ayant été en contact étroit avec une personne testée positive ainsi que les voyageurs revenant d’une zone rouge, où ils sont restés plus de 48 heures, peuvent se faire tester.
Mallaury Lehnertz
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