Osez l'hôpital !
«Il peut être plus dangereux de rester chez soi que d’aller à l’hôpital ». C’est le message lancé par le Centre Hospitalier Universitaire de Liège. L’activité ne s’y est jamais arrêtée, même depuis le début du confinement ; elle a seulement été limitée pour les cas nécessaires et les cas urgents. Et toutes les mesures sont prises pour protéger et les patients, et le personnel médical.
Certaines personnes repoussent le moment de passer par l'hôpital, soit qu’elles ne veulent pas encombrer les services d’urgence qui prennent en charge les malades de l’épidémie, soit qu’elles craignent d’être contaminées elles-mêmes.
Or, retarder une prise en charge rapide quand c’est nécessaire peut avoir des conséquences désastreuses…
On pense évidemment au personnes qui présenteraient des symptômes d’accident cardio-vasculaire. Une forte douleur dans la poitrine, des problèmes d’élocution, sont des signes qu’il faut appeler immédiatement les urgences (112). Ce qui inquiète les services hospitaliers, c’est que le nombre de prise en charge d’AVC a diminué depuis le début de l’épidémie. « Comme si les personnes qui présentaient des symptômes hésitaient à se faire prendre en charge et à être hospitalisées », explique Le Dr Ly, responsable du service de Neurologie au CHU-Liège.
D’autres services sont également touchés. En kinésithérapie, on compte actuellement une quinzaine de patients par semaine, alors qu’il y en avait une moyenne de 250 tous les jours ! Pour ces personnes prises en charge, les soins ont été considérés comme absolument nécessaires. C’est le cas pour Eliane LiBERT, polytraumatisée après un accident de la route ; son médecin l’a envoyé ici quand il a constaté que sa patiente perdait progressivement son autonomie.
A l’hopital, les consignes de sécurité et d’hygiène sont strictes, tant pour la patients que pour le personnel, insiste Benedicte FORTHOMME, une des 5 kinésithérapeutes en chef au CHU Liège.
Depuis le début de la pandémie, il apparait que des personnes retardent une hospitalisation conseillée par le médecin ; c’est évidemment un comportement à risque, veut-on rappeler ici, au moment où des services vont commencer à s’ouvrir progressivement, et en toute sécurité, à un nombre de plus en plus grand de patients,