Ecolo demande la révision d'un projet de stockage des déchets nucléaires à Tihange
Ecolo demande dans un communiqué la révision d'un projet de stockage des déchets nucléaires à Tihange, confirmant une information parue lundi dans le quotidien Le Soir.
Un projet visant la construction d'un ensemble de 3 bâtiments destinés au stockage du combustible nucléaire
L'enquête publique concernant ce projet sera clôturée vendredi. Il vise la construction d'un ensemble de trois bâtiments destinés au stockage du combustible nucléaire usé produit par les trois réacteurs de la centrale. Actuellement, ces déchets sont accumulés dans des piscines de stockage après avoir séjourné dans des piscines de refroidissement. Les piscines de stockage arrivent à saturation malgré les fermetures programmées de Tihange 2 en 2023, et Tihange 1 et 3 en 2025.
Un nouvel entrepôt temporaire "sec" est dès lors prévu par Engie pour 2023 en attendant une solution définitive qui ne devrait pas voir le jour avant un siècle. Le nouvel entrepôt est prévu pour un durée de 80 ans, ce qui inquiète Ecolo. Pour les Verts, une telle perspective n'a pas de sens pour un démantèlement qui devrait durer de 15 à 25 ans. Les écologistes pointent également la qualité du blindage qu'ils disent qualifié pour une durée de 50 ans. Autre source d'inquiétude, Ecolo constate que la capacité de 120 emplacements pour entreposer les combustibles usés atteint plus du double du nombre de combustibles usés depuis les années 90 jusque 2025.
Ecolo dénonce une entorse à la loi de sortie du nucléaire dès lors qu'Engie entend se garder une marge pour une éventuelle production supplémentaire. Enfin, les Verts soulignent que l'entrepôt n'est pas bunkerisé en cas d'accident aérien alors qu'il se trouve sur la route aérienne de LIÈGE Airport. Dans Le Soir, la porte-parole d'Engie-Electrabel justifie le terme de 80 ans par l'absence de solution définitive pour l'entreposage des déchets. Elle précise que l'emballage (les fûts) est conçu pour une durée minimum de 50 ans, moyennant un programme de suivi. Le tout est contrôlé par l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN). Ecolo interrogera, sur la base des risques identifiés par l'organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies (Ondraf), les ministres de l'Intérieur et de l'Environnement, au parlement fédéral et à la Région, pour obtenir la révision du projet et l'étude d'incidence.