Du bassin sidérurgique à Alibaba, profil du paysage économique liégeois
Samedi, l’ASBL Urbagora organisait une balade à vélo reliant différents sites emblématiques de l’économie liégeoise. Du bassin sidérurgique à l’aéroport de Liège, différents spécialistes ont informé les participants sur le passé et l’avenir du territoire de la cité ardente.
35 kilomètres pour relier le passé et le futur économique de Liège, c’est la balade à vélo que proposait l’ASBL Urbagora. Du bassin sidérurgique à Bierset, du savoir-faire à la logistique, force est de constater que nos paysages ont été et seront modelés par nos activités économiques principales. Différents spécialistes étaient présents au sein du groupe d'une dizaine de cyclistes. Notamment Noémie Drouguet qui s’est intéressée à la place que prennent les hauts fourneaux dans le bassin sidérurgique, aussi bien dans le cœur des citoyens que dans le paysage.
"Dans beaucoup de villes avec un passé sidérurgique, on constate que toutes les infrastructures liées à la sidérurgie n'ont pas été démolies. En effet, certaines ont été réinvesties par la culture ou d'autres secteurs. Par contre ici, on constate que peu à peu tout est amené à disparaître sans garder ne serait-ce qu'un morceau de ce passé", affirme Noémie Drouguet, co-auteur de « Vive les hauts fourneaux ». C'est pour cela qu'elle a décidé d'écrire ce livre sorti il y a 3 ans. Pour analyser comment ces infrastructures pourraient encore servir.
Ces grands édifices, cicatrice d’un passé révolu pour certains, symbole du savoir-faire de la région pour d’autres, sont-ils vraiment voués à la destruction Détruire pour reconstruire un futur axé sur la logistique à Liège. L’idée plaît... ou pas.
Selon Cédric Leterme, Chargé d’études au Gresea et au CETRI qui s'intéresse notamment à la venue d'Alibaba à Liège, ce n'est pas la solution de se diriger vers une économie logistique : "C'est une activité qui demande beaucoup d'espace et qui n'est pas très porteuse au niveau du travail. Les emplois sont précaires dans la logistique, ils fonctionnent beaucoup avec des intérimaires notamment. Ce n'est pas un job facile, c'est très physique et on constate que les employés de ce secteur ne sont pas souvent heureux de leur travail. L'avantage, c'est qu'il n'y a pas besoin de personnel extrêmement qualifié et on sait qu'à Liège nous sommes à la recherche de ce type d'emploi. C'est donc le choix de requalification économique qui a été fait dans les années 90."
Lorsque se réinventer devient un impératif. Certains citoyens soutiennent, alors que d’autres tapent du poing. Au fil de la Meuse, il n'y avait pas d’animosité dans ce petit groupe, c’était le questionnement et la recherche de solution qui primaient.