Sécheresse: les éleveurs dans l'inquiétude
La sécheresse se prolonge dangereusement pour les agriculteurs. Les cultures souffrent, mais les prairies aussi. Pour les éleveurs de bovins et de vaches laitières, c’est très problématique. Ils ont déjà entamé les réserves d’hiver sans avoir encore pu faire des stocks suffisants de fourrage. Une situation sans précédent.
De mémoire d’agriculteur, Alain Collienne n’avait jamais connu ça. Ses prairies à Sprimont sont brûlées et ne permettent plus d’alimenter son cheptel de vaches laitières. Ces dernières ont regagné leur étable il y a déjà 3 semaines. Seul moyen pour maintenir une production laitière correcte.
“Cela fait trois semaines qu’on a rentré les bêtes et elles ne rouspètent même pas pour ressortir. Ici, elles sont à l’ombre, eau fraîche, fourrages et grains en suffisance. C’est le seul moyen pour nous de ne pas perdre au niveau de leur production de lait”, explique Alain Collienne, éleveur producteur de lait à Sprimont.
Même mesure pour son voisin de Ferrières qui élève des limousines. Les taureaux à l’engraissement bio reçoivent ici grains et fourrage. Seul moyen pour maintenir leur poids de viande.
“Vu les conditions actuelles, nos taureaux profitent mieux ici à l’étable qu’en prairie. Mais nous avons des bêtes à l’extérieur aussi et on doit aller leur apporter du fourrage et des grains pour assurer leurs besoins quotidiens”, commente Christian Verdin.
Nourrir à l’étable, mais aussi en prairie, c’est le lot quotidien de l’ensemble des éleveurs, qui multiplient par ailleurs les tournées en eau fraîche. Par canicule, une bête peut consommer jusqu’à 100 litres d’eau par jour.
“En temps normal on amène un tonneau tous les trois jours, ici, c’est un tonneau tous les jours que l’on doit apporter aux bêtes qui stationnent sur nos pâtures”.
Les éleveurs vivent donc des heures difficiles. Ils doivent ici puiser dans leurs réserves de fourrage, mais sans savoir s’ils arriveront à refaire du stock.
“On annonce en effet un peu de pluie pour les prochains jours, mais je doute que ce soit suffisant pour faire reprendre les prairies. Pourtant, il nous faudrait pouvoir réaliser une coupe supplémentaire pour éviter la catastrophe”, ajoute Alain Collienne.
Il faudrait en effet une belle pluie prolongée pour éviter le scénario catastrophe. Et surtout prier pour que l’été 2023 ne soit pas à l’image de celui-ci.
Sophie Driesen