Chaudfontaine vise la neutralité carbone en 2023
L'embouteilleur d'eau minérale Chaudfontaine, filiale de Coca-Cola European Partners (CCEP), a pris une série d'initiatives afin d'être neutre sur le plan climatique d'ici 2023 et de devenir un exemple de durabilité pour le groupe, annonce-t-il mercredi.
Le site d'embouteillage de Chaudfontaine est l'un des six sites du groupe international sélectionnés en Europe pour devenir neutre en carbone dans les 3 ans. Par conséquent, Chaudfontaine est l'une des premières marques du portefeuille mondial de Coca-Cola à recourir à du plastique 100% recyclé (rPET) pour ses bouteilles et des emballages de plastiques recyclés depuis 2018. Mais depuis peu, ses bouteilles en rPET sont fabriquées uniquement à base de PET non coloré (clearPET). "Aucun nouveau plastique n’est donc utilisé à Chaudfontaine, à l’exception du bouchon et de l’étiquette, mais l’entreprise souhaite également les changer dans un avenir proche, si cela devient techniquement possible', explique Achmed Boumrah, directeur du site de Chaudfontaine. "Nous voulons ainsi transformer chaque bouteille en une autre bouteille. C’est pourquoi, via des messages sur nos étiquettes, nous motivons activement nos consommateurs à trier, afin de vraiment pouvoir réaliser cette ambition."
Photo Belga > Achmed Boumrah, directeur du site de Chaudfontaine
A l'heure où la marque vient aussi de changer son identité visuelle (exit la colombe au profit de gouttes d'eau), les dernières bouteilles bleues sont en train de sortir des lignes de production. Elles seront remplacées par des bouteilles transparentes (clear) en rPET. Ce rPET simplifie le processus de recyclage, car les bouteilles transparentes peuvent être transformées en plastique recyclé de n’importe quelle couleur.
Protection de la source renforcée
L'entreprise calidifontaine tente de mettre tout en oeuvre pour gérer son eau de la manière la plus efficace et la plus éco-responsable possible. Et la durabilité commence véritablement à la source... Entourée de marne et de schiste imperméable, l'eau minérale de Chaudfontaine bénéficie d’une protection naturelle optimale, ce qui contribue à préserver sa pureté. Son parcours de pas moins de 7,5 kilomètres, à une profondeur de 1 600 mètres, y est pour beaucoup. Ce processus naturel de filtration prend 60 ans avant que l’eau n’émerge à la source à une température de 37°C.
Photo du puit "Astrid", principal lieu d'émergence de l'eau de Chaudfontaine.
Bien que l’eau traverse des schistes imperméables tout au long de son cheminement, Coca-Cola a également investi dans un renforcement de la protection des sources ces dernières années. En collaboration avec la Région Wallonne et l’Université de Liège, toutes les sources de pollution potentielles ont été cartographiées et traitées dans un rayon de 5 kilomètres (250 hectares) autour du site. Par exemple, toutes les citernes de mazout (552 au total) des riverains ont été protégées ou retirées afin que l’eau ne puisse pas être polluée en cas de fuite. L’agriculture locale dans cette zone protégée est également soumise à des règles strictes et l’utilisation de pesticides à proximité fait l’objet de contrôles poussés. Des chercheurs vérifient régulièrement la présence de nitrates et de métaux lourds dans le sol afin de pouvoir prendre des mesures immédiates en cas de pollution.
En outre, les sources elles-mêmes ont été dotées de nouvelles conduites et d’une nouvelle ventilation, et sont bien protégées pour éviter toute contamination. Tous les "puits" (au nombre de 4 à Chaudfontaine) ont été complètement scellés et une surveillance est assurée. Coca-Cola veut ainsi s’assurer que dans 60 ans, on boira exactement la même eau de Chaudfontaine que celles qui est bue aujourd’hui. Ces investissements dans la source représentent à ce jour un montant de 1,8 million d’euros.
Durabilité sur le site
Le site d’embouteillage d’eau minérale lui-même est également bien engagé sur la voie de la durabilité. Depuis 2003, date d'acquisition de Chaudfontaine par Coca-Cola, 147 millions d'euros ont ainsi été investis notamment dans des initiatives durables. Grâce à un système ingénieux, le site est en partie chauffé par la chaleur de l’eau de Chaudfontaine, qui sort à 37 degrés. De plus, une turbine hydro-électrique placée le long de la Vesdre et des panneaux solaires installés sur la toiture de l'entreprise assurent une partie de la production d’énergie. Au total, ces systèmes durables fournissent plus de 15 % de l’énergie totale. "Mais notre ambition et nos investissements ne s’arrêtent pas là", ajoute Achmed Boumrah. "Nous voulons être un des premiers sites européens de Coca-Cola European Partners à devenir neutre en carbone (c’est-à-dire sans émettre de gaz à effet de serre négatifs pour le climat) d’ici 2023. Pour y parvenir, nous irons aussi loin que possible dans la réduction de CO2, entre autres en réduisant considérablement, voire en éliminant, le recours aux combustibles fossiles. Ce n’est qu’alors que nous compenserons les émissions de CO2 restantes. Un plan d’action concret est actuellement en cours d’élaboration et sera lancé cette année."
Production de limonade bio
Enfin, Chaudfontaine a également investi pour pouvoir produire de la limonade bio. "Le site de Chaudfontaine a obtenu un certificat biologique et a commencé à produire de la limonade bio depuis le début de cette année", assure Aline Lemaire, directrice marketing chez Coca-Cola Services. "Pour ce faire, des investissements ont été réalisés dans la transformation et le stockage strictement séparés des jus de fruits entièrement issus de l’agriculture bio, comme le stipulent les directives relatives à la production biologique." Pour traiter les eaux aromatisées et ces jus, une toute nouvelle ligne de production a été déployée fin 2019, pour un coût de 20 millions d’euros.
Chiffres-clés de l'entreprise
Coca-Cola European Partners (CCEP) explique avoir de grandes ambitions dans le domaine de la durabilité. D'ici 2040, la société espère être totalement neutre sur le plan climatique en réduisant concrètement ses émissions. Ces dix dernières années, l'entreprise a déjà diminué ses émissions de CO2 de 30,5%. Pas moins de 250 millions d'euros vont par ailleurs être investis durant les trois prochaines années dans les énergies renouvelables, le transport plus propre, des emballages plus légers en plastique recyclé, etc.
Stéphane Savaris (avec Belga)