Journées de l'eau: Grottes et chantoirs sous la loupe
Dans la partie aval du bassin hydrographique de l’Amblève, situés sur le territoire des communes d’Aywaille, Comblain-au-Pont et Sprimont, le sous-sol est composé en bonne partie de roches calcaires. L’action corrosive de l’eau sur ces roches donne naissance à de nombreux phénomènes karstique : pertes ou chantoirs, grottes, résurgences, vallées sèches, ...
Parmi les plus connus dans notre bassin, citons la Grotte de Remouchamps ou encore le « Vallon des Chantoirs » de Remouchamps à Louveigné.
Ces milieux et paysages particuliers, très prisés par les touristes, sont fragiles et à préserver. Le Contrat rivière Amblève-Rour y veille avec l’aide de partenaires tels la Commission Wallonne d’Etude et de Protections de Sites Souterrains (CWEPSS), l’Union Belge de Spéléologie (UBS) et ses clubs spéléos affiliés, les communes concernées, le SPW (DNF, ...), etc.
Suite à des changements de propriétaires des terrains environnant, l’accès du public à certains chantoirs du « Vallon des Chantoirs » (dont ceux de Rouge-Thier et de Sècheval illustrés ci-dessus) était menacé. Dès qu’il en a été informé, notre Contrat rivière et ses partenaires concernés (commune d’Aywaille, CWEPSS, UBS, clubs spéléos) avons lancé à l’automne 2020 une concertation avec ces propriétaires afin de trouver un accord pour préserver un accès du public à ces chantoirs.
Les zones karstiques sont très sensibles aux rejets pollués car ces rejets se propagent rapidement dans les vides karstiques du sous-sol sans aucune filtration. Notre Contrat rivière est donc très attentif à la présence de tels rejets lors de ses inventaires dans les zones karstiques du bassin.
A ce sujet, nos partenaires de la CWEPSS ont lancé début 2020 le projet Epu-Karst visant à étudier la concentration en nitrates des eaux karstiques dans 5 bassins hydrographiques wallons, dont celui de l’Amblève (Vallon des Chantoirs). Avec l’aide de l’ISSeP et des clubs spéléos locaux est ainsi réalisé un échantillonnage des eaux souterraines dans la grotte de Remouchamps et dans les 3 principales pertes du Vallon des Chantoirs. La qualité de ces échantillons d’eau est ensuite analysée (nitrates, CO2, O2) et des solutions seront recherchées pour limiter les concentrations en nitrates constatées.
Concernant la pollution « solide », nous surveillons particulièrement les chantoirs propices aux déversements de déchets sauvages et organisons au besoin leur nettoyage.
Toujours en lien avec l’eau, les fuites de canalisations (eau de distribution, eaux pluviales ou égouts) doivent être particulièrement évitées, car elles peuvent provoquer de gros dégâts en zone karstiques, en formant des cavités et finalement des effondrements pouvant impacter des bâtiments, des voiries (voir photo ci-dessous illustrant un cas survenu en 2012 à Henumont, au sud de Remouchamps).
http://www.spge.be/fr/index.html?IDC=1