La sécheresse s'installe dans les campagnes
Avec les températures printanières et le soleil généreux de ces dernières semaines, la sécheresse se fait déjà ressentir chez les éleveurs et agriculteurs, en particulier dans le Condroz. Un problème supplémentaire après l’augmentation des coûts de l’énergie.
Le soleil brille au-dessus de la ferme de Jean-François. Une nouvelle qui peut ravir certains, mais pas cet éleveur de bovins. L’herbe pour nourrir ses bêtes est déjà quasiment brûlée à plusieurs endroits. Une situation qui risque de poser problème sur le long terme. « Ici, on se basait sur les stocks de l’année dernière, au point de vue des forages grossiers, donc ce qui est herbe, maïs, pulpe de betteraves, etc. Normalement, notre métier, c’est, en été faire des réserves pour nourrir nos animaux durant la saison hivernale. Il y avait déjà un impact financier qui allait être conséquent, vu l’augmentation du prix du mazout, les engrais, … Le manque de forage va être un autre problème » explique Jean-François, éleveur à Ocquier.
Des engrais non dissous
Même situation pour Jean-Paul qui cultive notamment des pommes de terre et des betteraves dans son exploitation agricole à Terwagne. Il déplore un sol sec qui nuit au rendement des récoltes. Selon lui, cette situation entraînera inévitablement des pertes. « Avec la sécheresse qui est arrivée subitement, les graines n’ont pas bien germées et on remarque que les pousses ne sont pas très régulières. Les engrais ne sont pas dissous et la plante n’y a pas accès. Normalement, il faut un certain litrage d’eau pour que l’engrais rentre au niveau des racines des plantes et qu’elles puissent les capter. Cette année, certains engrais sont là depuis un mois et ne sont pas encore disponibles pour les plantes » constate Jean-Paul Verhulst, agriculteur à Terwagne.
Une autre conséquence insolite
Cette sécheresse a également d’autres conséquences désastreuses : les sangliers, en quête de nourriture fraîche, retournent et dévorent les cultures de pommes de terre. « On a constaté dernièrement que les sangliers n’ont plus de nourriture dans les bois, il fait trop sec. Ils cherchent des matières humides à manger ou à boire. Ils viennent dans les champs de pommes de terre fraîchement plantées, chercher les plants pour avoir une matière humide à manger et se rafraîchir en même temps » observe Jean-Paul Verhulst.
Les deux agriculteurs restent tout de même optimistes. Ils attendent le retour de la pluie avec impatience, synonyme d’espoir pour la suite de leur saison.
Eve Beaujean