Ferme Halleux: de la viande en circuit court
Beaucoup d’agriculteurs aujourd’hui doivent se réinventer pour subsister. A Neupré, Julien Halleux a ouvert une boucherie à la ferme en 2020. Cela lui permet aujourd’hui de valoriser directement son élevage sans passer par les intermédiaires. Le projet a directement fonctionné.
La ferme Halleux se situe à Neupré. L’exploitation familiale se partage entre la production de lait et le bétail. C’est cette partie qui occupe plus particulièrement Julien qui a succédé à son papa en 2019.
« Ici, on a trois races à viande, ce qui fait un peu ma force. C'est-à-dire qu’on élève de la Blanc bleu belge, de la blonde d'Aquitaine et alors de la Black Angus qui est fort appréciée aussi par les clients ».
Du bétail qui passe ici quasi directement de la ferme à l’assiette. Julien a ouvert il y a trois mois une boucherie à la ferme. Ayant travaillé la viande pendant 10 ans en boucherie, il a voulu valoriser ses propres produits avec la double casquette d’agriculteur boucher. Une véritable plus-value aujourd’hui.
« On maîtrise la chaîne du début à la fin, donc on est naisseurs éleveurs engraisseurs. C'est moi qui conduit les bêtes à l'abattoir et elles sont directement valorisées ici, dans la boucherie ».
Le premier comptoir est toujours dans le salon.
« On a commencé ici en 2020 avec un comptoir de 2,5m. Et quand on ouvrait la porte tout de suite, les clients étaient au rendez-vous ».
Le nouveau magasin ne désemplit pas. C’est devenu une petite entreprise qui fonctionne avec 8 personnes. Des produits qui répondent aux vraies valeurs de l’agriculture.
« Il faut que le client se conscientise si, dans les années futures, il veut encore manger de la viande élevée ici, et pas tout ce qui vient de l'étranger et c'est aux consommateurs à se conscientiser et à acheter local, de saison ».
Ce projet mobilise toute l’énergie de Julien Halleux qui se partage entre la ferme et les soins aux bêtes et la gestion de la boucherie. Cela lui laisse peu de temps pour manifester, mais il est solidaire du mouvement. « Parce qu'il faut que ça change. Il faut que le politique se rende compte qu’on a besoin des agriculteurs ici en Belgique pour les années futures. Sinon, je ne sais pas ce que les gens mangeront», conclut-il.
Sophie Driesen