Que faire face au harcèlement scolaire ?
Les motivations derrière le drame qui a touché l'AR de Waremme ce jeudi restent encore inconnues. Ce drame soulève toutefois des questions sur le harcèlement scolaire : comment agir en cas de harcèlement ? Comment le prévenir ? Explications.
Ce jeudi, un incident s’est déroulé à l’Athénée Royal de Waremme : un élève a poignardé sa camarade de classe de 13 ans en plein cours. Les motivations derrière cet acte restent encore inconnues. Ce drame soulève toutefois des questions sur le harcèlement scolaire.
Pourtant, le harcèlement scolaire, c’est une histoire qui ne date pas d’hier. Les écoles mettent de plus en plus des stratégies en place pour l’éviter au mieux. Mais alors, pourquoi le harcèlement continue-t-il de faire rage dans les écoles ? Selon Lionel Philippart, coordinateur Infor Jeunes de Huy, déceler le harcèlement scolaire n'est pas toujours évident : "C'est compliqué pour les écoles parfois de déceler exactement ce qui se passe. Je pense que la plupart des établissements scolaires essayent de mettre en place ce qu'il faut, mais ce n'est pas toujours évident, même quand il y a des adultes qui sont à l'écoute des jeunes. Il y a beaucoup de phénomènes de harcèlement qui se passent aussi en dehors des écoles, sur les réseaux. Et là, l'école n'a plus aucun regard dessus. C'est très compliqué pour eux. Et les moyens qu'ils ont ne leur permettent pas toujours de faire en sorte de prévenir au mieux."
Savoir se repérer dans les différents acteurs
Le harcèlement scolaire compte 3 acteurs. Il y a d’abord la cible, victime du harcèlement, un ou plusieurs auteurs, mais aussi, le témoin, un acteur qui n’est pas à négliger. Même s'il peut faire face à des répercussions qui l'empêchent de parler, le témoin a le pouvoir de faire bouger les lignes, notamment pour la cible. A contrario, et selon Mireille d'Alessandro, responsable du Service Prévention de la Ville de Huy, un témoin qui reste passif peut aussi se rendre coupable de harcèlement : "Je crois qu'il y a aussi certaines choses sur lesquelles il faut vraiment les sensibiliser, c'est le fait qu'être un témoin passif est aussi une forme de harcèlement. Je pense qu'il est nécessaire de pouvoir prendre tous les aspects de la problématique en considération."
Notre modèle de société doit-il être remis en question ?
Pour sensibiliser au harcèlement, plusieurs méthodes sont possibles. Infor Jeunes Huy a par exemple préféré se questionner sur le modèle de société qu’on donne aux jeunes qui nourrirait le harcèlement. "Lorsqu'on organise des activités de sensibilisation avec les jeunes, on se base plutôt sur le groupe que sur l'individu. On remarque qu'on est tous en compétition, aussi bien les adultes que les enfants : les enfants à l'école, nous dans le monde du travail. On met souvent en avant dans ces modèles-là, la méritocratie rejoint la partie aussi. C'est compliqué de faire de la prévention sans remettre en question des modèles qui favorisent justement l'apparition de comportements de harcèlement." détaille Lionel Philippart.
Être un soutien solide pour le jeune victime de harcèlement
Quand les jeunes sont victimes de harcèlement, parler peut s’avérer difficile. Ils pensent que leur plainte va être minimisée. D’où l’importance pour l’adulte d’être d’autant plus compatissant envers l’enfant cible de harcèlement. "L'important, c'est ne pas minimiser ces phénomènes. Parfois, en tant qu'adultes, on se dit que nous aussi, on a vécu des choses dures, mais que ça nous a fait grandir. Mais c'est plus complexe que ça. Je pense que quand un jeune vient parler de son mal-être, c'est qu'il a déjà subi pas mal de choses." tient à souligner le coordinateur Infor Jeunes Huy. "C'est important que l'adulte en face puisse l'écouter et que si lui ne se sente pas en capacité de gérer la situation, qu'il puisse au moins guider le jeune vers des services qui peuvent entendre le jeune."
Rappelons que le harcèlement scolaire nécessite une réaction rapide. Pour les élèves, le Service Écoute-Enfants est joignable par téléphone au numéro 103.