Les nageurs du Cool Huy sont de retour dans la Meuse
Après presque deux mois d’arrêt, les nageurs du club de natation en eau froide du Cool Huy sont de retour dans la Meuse. Depuis le samedi 23 mai le club est autorisé à reprendre ses activités. Cette remise à l’eau fait le plus grand bien à ces férus de nage en eau libre.
"Ça a vraiment manqué ! " s’exclame Ingrid Prévot, nageuse du "Cool Huy". "En plus, j’habite à côté. Je me promenais le long de la Meuse et c’était assez difficile de ne pas pouvoir aller dedans. Il a quasiment fallu me retenir pour que je ne le fasse pas. Ça fait du bien de reprendre."
Bien qu’un sport individuel, l’entrainement se fait collectivement. Les règles des vingt personnes maximum par sessions et les distanciations entre les nageurs sont d’application. Le club a aussi adapté sa manière de fonctionner.
"Nous n’avons pas d’accès aux infrastructures de la piscine" explique Marc Hennau, secrétaire du club. "Nous avons déplacé notre point de mise à l’eau en dessous du pont de chemin de fer. Les nageurs partent à contre-courant, ce qui n’est pas le cas normalement. Nous avons balisé le parcours pour qu’ils aient des repères concernant les distances. Lorsqu’ils le veulent ils font demi-tour et ressortent là où ils ont plongé. Ensuite ils se sèchent et repartent dans leur voiture. Cela évite qu’il y ait trop de contacts et le covoiturage."
L’année 2020 est une année en demi-teinte pour le club du Cool Huy. Le Big Jump prévu en juillet sera, au mieux, reporté et la traditionnelle traversée de la Meuse a été annulée à cause du confinement. Traditionnellement organisée en février, elle avait été reportée au mois de mars à cause d’un changement de normes de sécurité.
"La direction des voies navigables estime depuis l’année passée qu’au-delà d’un débit de 400m3 par seconde, il n’est pas possible de traverser la Meuse en toute sécurité" explique Marc Hennau, secrétaire du club. "Or d’expérience, on sait que ce n’est pas vrai. Les 53 éditions de cette traversée qui se sont déjà déroulées sans incident prouvent que nous maîtrisons le courant, même à des débits bien supérieurs."
Certaines éditions de la traversée, ainsi que des entrainements hivernaux se déroulent en effet avec des débits parfois supérieurs à 900m3 par seconde. Les nageurs ont du mal à avaler la pilule.
"Il y a un peu de colère" déclare Jean-François Deneumostier, nageur du club. "Nous sommes presque des professionnels. On nage tous les samedis, peu importe les conditions. On se connaît bien, et nous sommes extrêmement prudents et toujours très attentifs au niveau de la sécurité. Donc, nous l’avons mal pris."
Cette remise à l’eau atténue légèrement la déception de l’annulation l’événement. Le club est en réflexion pour tout de même organiser un grand événement ouvert au public plus tard dans l’année.