Le carillonneur "Chti" en visite à Liège
On les entend résonner à des centaines de mètres, ils ne sont pas très connus du grand public, pourtant ils envoutent les rues par leurs mélodies il s’agit des carillons. Lorsqu’on pense au carillon aujourd’hui, impossible de pas faire référence au célèbre film « Bienvenue chez les Chtis ». Ce dimanche, le célèbre carillonneur des « Chtis » était en visite à Liège, il a joué quelques morceaux à la collégiale Saint-Barthélemy.
Avant d’entamer la musique, il explique le fonctionnement de l’instrument. « C’est comme un piano à cloches en quelque sorte. Chaque touche est reliée par un système de transmission mécanique à un battant (une pièce métallique à l’intérieur de la cloche) qui va être mis en mouvement par le fait d’appuyer sur la touche. Il faut savoir gérer plusieurs choses à la fois : la main droite, la main gauche, le pied droit, le pied gauche. Il faut savoir lire la partition comme une partition de piano en lisant plusieurs notes à jouer en même temps », explique Stephano Colleti, carillonneur à Douai et professeur au conservatoire régional de Douai.
Le carillon est un instrument comme un autre, qui s’apprend avec de la pratique, à la seule différence que lorsqu’on joue… tout le monde l’entend. Pour s’exercer, il existe donc d’autres alternatives. « Au lieu d’avoir une transmission mécanique liée à un battant dans la cloche qui va s’entendre dans tout le quartier, vous pouvez avoir soit des petits marteaux qui viennent frapper sur des lames accordées (un peu comme un métallophone ou un xylophone). Ou, il existe maintenant des claviers plus modernes où il y a des capteurs optiques qui vont, en fonction de la vitesse de frappe, répercuter cela sur une différente dynamique. En fait, cela devient un peu comme un carillon électronique, un peu comme un piano électronique. Cela permet de s’entraîner sans déranger le voisinage », ajoute le « Chti ».
A Liège, il y a trois carillons qui font la fierté du carillonneur de la région. « C’est la seule ville en Wallonie qui possède trois carillons de concert, c’est-à-dire un ensemble de cloches qui possède un clavier pour jouer des concerts et des auditions. Il y en a un à la Cathédrale Saint-Paul, un ici à la collégiale Saint-Barthélemy et un à la C-collégiale Saint-Jean l’Evangéliste. Il n’y a que à la Cathédrale et à Saint-Barthélemy que des visites sont organisées pour aller voir le carillon », indique Jean-Christophe Michallek.
Apprendre l’instrument est un travail de longue haleine, d’ailleurs le célèbre chti Dany Boon l’a vite compris. « J’ai été contacté par une personne qui s’occupait du tournage et qui voulait simplement avoir une offre de prix pour donner des cours de carillons à Dany Boon dans le cadre d’un film. C’est comme cela que ça a commencé. On s’est rencontrés avec Dany Boon au carillon de Douai, il s’est rendu compte que ce n’est pas un instrument qui s’apprend en trois cours. Donc, il m’a dit que j’allais enregistrer les musiques pour le film », conclut Stephano Colleti.
Après un tour explicatif et un petit cours d’histoire sur les cloches de la collégiale Saint-Barthélemy, place à la musique. C’est sur un air bien de chez lui que le Chti a clôturé sa démonstration et sa visite à Liège sur l’air de la chanson Les gens du nord.
O.G.