Une pièce liégeoise contre la pénurie de respirateurs
Dans les cas les plus sévères de Covid-19, les patients ne parviennent plus à s’oxygéner correctement et requièrent une assistance respiratoire via un respirateur. En Belgique, le nombre de ces appareils reste suffisant mais dans de nombreux pays, il est déjà acquis qu’il n’y aura pas assez de respirateurs pour aider tous les patients sévèrement atteints. Face à la pénurie annoncée, deux Liégeois, étudiants à Solvay, se sont penchés sur une alternative intéressante.
Le projet mené par deux étudiants de l’école de commerce Solvay a débuté fin mars. Depuis, Grégoire Le Brun, ingénieur de formation, et Jean Ruwet, médecin-assistant en chirurgie, mettent leurs compétences en commun afin d’élaborer un dispositif visant à faire face à une pénurie de respirateurs.
Tout est parti de la réalisation d’un élément central en forme de Y. L’ingénieuse pièce en Inox chirurgical (Inox 316L) permet de multiplier l’assistance respiratoire à partir d’un seul appareil. Elle est réalisée dans l’entreprise d’usinage Ruwet Mechanics à Thimister-Clermont. Épaulé par son frère, Jean Ruwet assiste à la production qui peut aller jusqu’à 50 pièces de ce type par jour.
Dispositif en évolution
Pour un prix de 40 euros l’unité, l'objet en Inox présente les avantages de pouvoir être stérilisé et réutilisé entre deux patients. Le dispositif testé et validé sur un respirateur dernier cri au CHR Heusy est néanmoins limité dans son action. En effet, les deux patients branchés sur le même respirateur doivent avoir des caractéristiques similaires en termes de taille, de poids, de capacités respiratoires et d’affections médicales sous-jacentes. Une nouvelle version est déjà en cours de développement. Elle devra permettre de personnaliser la ventilation pour chacun des deux patients au départ d’un même respirateur.
En attendant de futurs évolutions, le design de la pièce est disponible gratuitement en Open Source pour les centres d’usinages étrangers désireux de reproduire l'élément pour venir en aide à leurs hôpitaux locaux.