44 documents publics vieux de plus de 200 ans refont surface
Comme l'indiquait la RTBF ce lundi, les Archives de l’Etat à Liège viennent de récupérer 44 extraits mortuaires de soldats liégeois de l’armée napoléonienne. Il s’agit d’une restitution suite à un heureux concours de circonstances. Voici l’histoire de ces documents officiels qui retrouvent leur place plusieurs dizaines d’années après avoir disparu.
Dans un album sont rassemblés 44 extraits mortuaires de soldats d’origines liégeoises morts dans les armées de l’empire napoléonien. L’ensemble de documents publics datant de 1795 à 1814 a été restitué aux Archives de l’Etat à Liège par une retraitée hutoise. Elle a réalisé que cet héritage d’un oncle féru d’histoire n’était tout simplement pas légal. "Suite à la parution d'un article sur la mise en ligne d'une base de données de soldats de l'époque napoléonienne, cette dame s'est rendu compte qu'elle possédait une sorte de trésor mais surtout qu'elle ne pouvait pas détenir ce type de documents d'origine public", raconte Michel Trigalet, chef de service aux Archives de l'Etat à Liège.
Aux Archives de L’Etat sur les hauteurs de la Cité ardente, on connaissait l’existence de ces extraits mortuaires. Dans les années 30, un archiviste liégeois les avait listé lors d’un inventaire. Ils ont ensuite disparu, sans doute à cause d’un vol, il y a 30 ou 40 ans. Finalement, les extraits ont été achetés en salle de ventes et se sont retrouvés chez la Hutoise qui vient de les rendre à juste titre… Car, tout est légiféré par un arrêté royal "Les documents qui appartiennent au domaine public sont inaliénables, ils ne peuvent pas se retrouver dans le commerces et être mis en vente", précise Michel Trigalet. "Ils sont aussi imprescriptibles, autrement dit même si vous les détenez depuis de nombreuses années, ils ne sont pas votre propriété. Cela reste dans le domaine public."
La valeur historique de tels extraits mortuaires reste importante grâce à leur lot d’informations (nom du défunt, provenance, hôpital attestant le décès, date du décès, cause de la mort, ...). L’année même où l’on fête le bicentenaire de la mort de Napoléon, la récente restitution est d’autant plus réjouissante. Bientôt, cette part de notre histoire reposera en paix dans un des espaces de conservation.
Stéphane Savaris