Sécheresse: un sourcier chasse l'or bleu à Aywaille
En cette période de sécheresse, l'accès à l'eau est primordial pour entretenir nos terres. Dans nos contrées, quelques sourciers parcourent encore les terres à la recherche de l'or bleu. Parmi eux, il y a Louis, un Aqualien passionné par cette pratique. Portrait d'une profession en voie de disparition.
Louis Polet est sourcier. Il voyage en Belgique à la recherche de l’or bleu. Chaque semaine, il aide des particuliers, des agriculteurs, des éleveurs et d'autres profils à trouver de l'eau souterraine. Après l'avoir trouvé, il se munit d’autres instruments et demande alors des précisions sur l’eau qui coule sous ses pieds. "On peut demander à quelle profondeur est l'eau, si elle est potable ou exploitable par exemple", détaille-t-il.
Depuis toujours, Louis est sensible aux fréquences vibratoires qui l’entourent. Arrivé à la retraite, il a mis ce don au service des autres. En cette période de sécheresse, sa capacité est fort recherchée. "La dernière fois, j'ai aidé un manège à trouver de l'eau. Vous savez, les éleveurs ont besoin de beaucoup d'eau et souvent avec les sécheresses intenses que nous connaissons, les puits creusés il y a longtemps s'assèchent. Avec le dérèglement climatique, l'eau se trouve de plus en profondeur", analyse le sourcier.
"Lors du forage, on a trouvé de l'eau à 53 mètres alors qu'il nous avait dits qu'elle était à 50"
À quelques pas de chez lui, il y a 3 ans, la forêt de Luhan voyait le jour. Loin des habitations, cette structure maraîchère de la commune d’Aywaille, devait avoir un accès direct à l’eau sans être raccordée au réseau. Ils ont donc fait appel à Louis qui leur a indiqué que l’eau coulait à flots sous tout leur terrain. "Au niveau de la profondeur par contre, il a été vraiment précis. Lors du forage, on a trouvé de l'eau à 53 mètres alors qu'il nous avait dits qu'elle était à 50. C'était bluffant", affirme Fabien Heuze, un des maraîchers de la forêt de Luhan.
Depuis la communauté de la forêt de Luhan vit en utilisant cette eau aussi bien pour leur cohabitation que pour leurs plantations. Une belle histoire de plus qui nous rappelle que ce vieux métier, qui a tendance à disparaître, peut chambouler les esprits les plus fermés. (P.J.)