La société Liberty Steel à Tilleur fait appel à un médiateur
La situation semble se compliquer pour le groupe Liberty Steel, qui emploie plus de 700 personnes dans le bassin liégeois. En difficulté financière, la société a fait appel à un médiateur afin de trouver des investisseurs, indique mercredi la CSC Métal, confirmant une information de la Dernière Heure. Les sites liégeois de Liberty Steel tournent actuellement à environ 40% de leur capacité.
Le 8 mars dernier, le principal créancier de Liberty Steel, la société Greensill, a fait faillite, mettant ainsi la société britannique de sidérurgie en difficulté financière. Le magnat de l'acier Sanjeev Gupta avait alors confirmé aux médias anglais que son groupe (GFG Alliance), qui possède l'entreprise Liberty Steel, devait "plusieurs milliards" à Greensill et qu'il cherchait des solutions de financement à long terme. Liberty Steel emploie près de 760 travailleurs dans le bassin liégeois, à Tilleur et Flémalle.
Le secrétaire régional du syndicat CSC Metea, Jordan Atanasov, confirme ce mercredi que les sites liégeois tournent au ralenti, "à peu près à 40% de leurs possibilités", estime-t-il. Les sites sont dépendants d'un approvisionnement extérieur réalisé principalement par Arcelor Mittal, auparavant propriétaire des usines liégeoises avant d'être contraint par l'Europe de les céder. "La trésorerie limite les moyens de production mais il est clair que ces matières premières, il faut les payer", souligne le responsable syndical, "on espère que cette période sera temporaire".
La société a par ailleurs demandé au tribunal du commerce de Liège la désignation d'un médiateur afin de trouver des candidats investisseurs et d'amener un certain équilibre. "À partir du moment où il y a des problèmes de liquidités, les emplois pourraient être impactés à terme", craint Jordan Atanasov, qui ne prévoit pas d'action de grogne. "Les travailleurs sont déjà pénalisés avec une activité qui est réduite. On va suivre l'évolution de la situation et interpeller l'Europe car c'est elle qui a envoyé les sites dans les bras d'un nouvel opérateur industriel", dénonce le syndicaliste. Peu de temps après l'acquisition en 2019, des problèmes de financement et de fonds de roulement avaient déjà été pointés du doigt.
Interrogé sur une possible fermeture de ses usines sur la radio BBC 4 début avril, Sanjeev Gupta avait toutefois répondu être "très confiant dans le fait que nous allons trouver des solutions de court terme grâce à nos efforts, et des solutions de long terme grâce à des refinancements". "Aucune de mes aciéries ne fermera sous ma direction", avait-il ajouté. GFG emploie environ 5.000 personnes au Royaume-Uni et 35.000 dans le monde.
Source : Belga