Margarinerie d’Aigremont face à la hausse des prix
La guerre en Ukraine n’épargne personne, le secteur de l’agro-alimentaire est lui aussi touché par cette crise. Les entreprises sont confrontées à une pénurie de matières premières. C’est le cas, notamment, à la margarinerie d’Aigremont, à Flémalle, où l’huile de tournesol, produite en Ukraine et en Russie, vient à manquer.
Dans la région liégeoise, comme ailleurs, les entreprises ne sont pas épargnées par la guerre en Ukraine. À la margarinerie d’Aigremont, l’huile de tournesol est devenue une denrée rare, tellement, que son prix a été multiplié par 3. « La Russie et l’Ukraine représentent 80 % de la production mondiale de tournesol. Dans nos produits, on utilise une certaine proportion d’huile de tournesol pour certaines recettes. Du jour au lendemain, depuis le début du conflit, on s’est retrouvé dans une situation où ce marché a disparu. On est donc obligé de substituer dans pas mal de produits » explique Frédéric Delooz, chargé de communication à la margarinerie d’Aigremont.
Un remplacement nécessaire
Pour remplacer l’huile de tournesol, la margarinerie utilise désormais, du colza ou des fractions d’huile de palme. « Outre le fait que le tournesol est devenu excessivement rare, donc excessivement cher, ça a un effet d’entraînement sur les autres matières premières qui les remplacent. On a constaté qu’en quelques semaines, la majorité de nos matières premières ont pris entre 40 et 50 % d’augmentation » déplore Frédéric Delooz.
Les prix de l’énergie n’arrangent pas les choses
À ces augmentations des matières premières, s’ajoutent les hausse des prix de l’énergie. « Tout le monde se rend bien compte que le prix de l’essence est en train d’exploser. Ça veut dire que tout l’aspect logistique au sens large, que ce soit nous pour livrer, mais aussi pour réceptionner toute une série de matière première, tout ceci est augmenté. Tous les plastiques sont intimement liés au pétrole, donc tous nos emballages augmentent aussi » constate le chargé de communication.
Inquiétudes pour le secteur de l’agro-alimentaire
Fournisseurs du secteur de l’agro-alimentaire, la margarinerie d’Aigremont est obligée de répercuter ces augmentations sur ses clients et craint une inflation galopante. « Cet impact de 40 % sur notre prix de revient, il se répercute directement chez eux aussi. Le gros problème du moment, c’est d’espérer qu’eux-mêmes vont pour re-répercuter ces hausses à la grande distribution, sans conséquences néfastes. À partir du moment où l’on ne peut pas augmenter dans les mêmes proportions son propre prix de vente, ils se posent la question de savoir s’ils vont continuer à fabriquer ou s’ils tombent en faillite » s’inquiète Frédéric Delooz.
La margarinerie d’Aigremont reste attentive à l’évolution de la situation internationale et espère une normalisation de la situation dans les plus bref délai.
Eve Beaujean