Ciment décarboné : une solution pour réduire nos émissions de CO2

Décarboner le secteur de la construction, c'est une des priorités pour réduire nos émissions de CO2. En effet, les matériaux utilisés dans nos bâtiments sont très énergivores. Notamment le ciment qui doit être chauffé à très haute température pour être produit. Afin de réduire l'impact écologique de sa production, certaines entreprises testent du ciment décarboné.

C'est une première en Belgique : le groupe Eloy utilise un ciment décarboné pour construire le chai de Vivardent à Sprimont. Ce ciment a dégagé 5 fois moins de CO2 qu’un ciment classique pour être produit. "Aujourd'hui, on sait que la construction génère plus ou moins 10 % des émissions de CO2 en Belgique et dans le monde. Et un gros contributeur de ces 10 % vient du ciment. C'est une illustration très concrète de nos ambitions pour décarboner de 30 % nos activités d'ici à 2027. Ça passe par plein de choses et notamment par le choix du ciment le plus décarboné possible dans nos recettes", explique Lounis Azibi, responsable du développement durable du groupe Eloy.

Un ciment qui n'a pas besoin d'être chauffé composé de déchets d'acier et d'argile

Ce ciment, c’est le groupe français Hoffmann qui le produit. En plus de ne pas devoir être chauffé, ce ciment ne comporte pas de clinker un mélange de calcaire et d’aluminosilicates. "Le facteur clinker, c'est celui qui pose le plus de problèmes aux cimentiers traditionnels aujourd'hui. L'extraction du calcaire des carrières représente déjà 45 % des émissions de CO2 du béton, parce qu'on libère le CO2 qui a été emprisonné pendant des années dans ces roches. Ensuite, ce calcaire va être broyé et chauffé à 1 450 degrés dans des fours qui tournent 18 heures sur 24. Là, on a une autre émission de 45 %. Donc cela représente 90 % des émissions de CO2 du béton qui proviennent de la production de ce clinker", analyse Thomas Atkinson, le responsable des affaires internationales de Hoffmann Green Cement.

Pour ne pas utiliser de clinker, Hoffman récupère de la biomasse, des déchets d’argile ou encore d’acier ce qui donne dans un premier temps une teinte verte au béton. "Les scories d'acier, ce qu'on appelle des laitiers de hauts fourneaux, ont cette couleur verte en fait à la sortie du béton. Mais finalement, avec l'oxydation de l'air, il vient se blanchir en quelques semaines pour obtenir un rendu qui sera plus clair qu'un béton traditionnel", souligne Thomas Atkinson.

Un message fort pour les entreprises soucieuses de l'environnement

Pour la société viticole sprimontoise Vivardent, cela représente également une belle opportunité. "On a d'abord choisi Eloy parce que c'est notre voisin le plus proche et que c'est une entreprise d'envergure et sérieuse dans la région. Et puis, ils nous ont proposé d'utiliser ce fameux béton bas carbone et évidemment, ça correspondait tout à fait à nos valeurs respectueuses de l'environnement et éthiques qu'on souhaite véhiculer", détaille Xavier bioul, administrateur de Vivardent.

Une première étape vers une étroite collaboration

Après avoir effectué ce premier test grandeur nature, Eloy n’en restera pas là. Le ciment Hoffman sera utilisé pour la construction de deux autres bâtiments cette année. Ce premier bâtiment représente donc le début d’une étroite collaboration entre les deux groupes. (P.J.)

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