Le scénario de l'évasion rocambolesque de Lantin
La police fédérale vient de diffuser l'avis de recherche pour l'évadé de la prison de Lantin.
À la requête du Parquet de Liège, la police nous demande de diffuser l’avis suivant :
Le dimanche 26 février 2017 vers 15h00, Mustapha IKEN âgé de 30 ans, s’est évadé à l’aide de trois complices de la prison de Lantin.
Mustapha IKEN est d’origine marocaine. Il mesure environ 1m70 et est de corpulence athlétique. Il a les cheveux noirs et les yeux bruns.
Cet individu est dangereux et pourrait être armé.
Si vous connaissez l’endroit où se trouve Mustapha IKEN ou si vous avez des informations sur ce fait, veuillez prendre contact avec les enquêteurs via le numéro de téléphone gratuit 0800 30300.
Discrétion assurée.
Les témoignages peuvent aussi parvenir via avisderecherche@police.belgium.eu
Cet avis est disponible sur www.police.be
Mustapha Iken, ce Liégeois de 30 ans qui s'est évadé dimanche en milieu d'après-midi de la prison de Lantin grâce à la complicité de trois individus au minimum, était incarcéré depuis le 31 décembre 2016 pour de nouveaux faits de tiger-kidnapping et braquages de banques commis à Amay et Oupeye fin de l'année dernière, a annoncé à l'agence Belga Damien Leboutte, procureur de division de Liège.
Le trentenaire, condamné une première fois à 4 ans (sursis pour 1/3) en 2005 pour vol avec violence puis à 2 ans pour le même type de faits l'année suivante, avait surtout écopé de 10 ans de prison ferme en 2009. Une peine prononcée par la Cour d'Appel de Liège pour de violents braquages de banques à Oupeye, Herstal ou encore Dalhem. Il bénéficiait d'un aménagement de fin de peine via un bracelet électronique mais cela ne l'a pas empêché de commettre à nouveau des faits de grand banditisme, constate M. Leboutte qui ajoute que le suspect avait également été condamné en 2006 à 8 mois pour vol avec effraction et en 2014 à 2 ans de prison pour une première tentative d'évasion de la prison de Lantin. Cette fois, le détenu est parvenu à ses fins en bénéficiant de complicités internes et externes. Il a pu compter sur l'aide de minimum trois personnes à l'extérieur de la prison. Ces dernières ont incendié un véhicule et une moto pour empêcher toute intervention des forces de l'ordre. Des herses artisanales avaient également été jetées au sol avec le même objectif. Pendant la mise en place de ce dispositif minutieusement préparé, des détenus ont provoqué une bagarre dans le préau afin de faire diversion. Mustapha Iken s'est saisi d'une couverture envoyée d'une cellule pour éviter de se couper avec les barbelés. Il est parvenu à rejoindre ses complices qui avaient préalablement découpé le grillage puis atteint le mur d'enceinte grâce à une échelle. Deux d'entre eux, à cheval sur le mur, ont menacé avec des armes longues les gardiens présents à l'intérieur et permis à Mustapha Iken, en lui jetant une échelle de corde, de s'évader puis de fuir à bord d'un véhicule qui sera incendié 500 m plus loin. Depuis, plus de traces du détenu et de ses complices qui ont quitté les lieux à bord d'un véhicule relais, duquel la justice ne dispose d'aucun élément. Le dossier a été mis à l'instruction lundi pour association de malfaiteur, complicité d'évasion, vol avec effraction et incendie volontaire. Tous les complices risquent entre 15 jours et deux ans de prison en fonction de l'aide apportée. Mustapha Iken ne risque aucune peine pour son évasion mais pourrait être condamné pour les faits connexes.