Des lieux de culte et des œuvres en péril suite aux inondations
Les inondations de l'année passée ont eu de nombreuses répercussions sociales, économiques, mais aussi culturelles. De la collection d'un musée à la maison classée, l'Institut Royal du Patrimoine Artistique (IRPA) a tenté d'aider les acteurs culturels au lendemain des inondations. 1 an après les événements, elle attire l'attention sur la préservation de ses œuvres, mais aussi des lieux de culte qui sont très souvent laissés à l'abandon.
25 églises ont été inondées l’année passée, dont 7 classées. Certaines sont laissées à l’abandon comme celle de Fraipont par exemple où la moisissure recouvre les murs. "Ici, on a un réel problème de stabilité. Le sol sous la structure s'est érodé et l'humidité se fait encore ressentir dans tout le bâtiment. La moisissure présente est également dangereuse pour la santé humaine", analyse Thibaut Roblain, attaché au service patrimoine du diocèse de Liège.
"Nous espérons que des accords seront trouvés au niveau local pour que ces lieux soient sauvés"
Le diocèse de Liège souhaite remettre les églises en état, mais la situation n’est pas si facile. La commune est propriétaire des lieux de culte et la priorité n’est pas mise sur leur rénovation. Ces lieux oubliés sont donc toujours loin d’être secs. En attendant, l’Institut Royal du Patrimoine Artistique (IRPA) aide le diocèse à trouver des solutions pour les préserver. "Nous espérons que des accords seront trouvés au niveau local pour que ces lieux soient sauvés. Nous espérons que des concertations pourront faire que ces églises redeviennent des lieux de culte ou des endroits qui favorisent l'échange au sein des villages. Cela dépend de ce que veulent les citoyens en fait", explique Françoise Collanges, une collaboratrice scientifique de l’IRPA.
Quant aux œuvres les plus précieuses qui y étaient installées, elles ont pour la plupart été sauvées. Par exemple, une sculpture représentant le Christ sculpté au début du 16e siècle. "La couche de peinture avait tendance à s'écailler, nous avons collé des adhésifs pour limiter les dégâts en attendant de le rénover et de lui trouver un nouvel emplacement", espère Thibaut Roblain. Comme les églises, ces œuvres présentent des traces de moisissure. L’IRPA et le diocèse attirent l’attention sur le fait que plus le temps passe, plus il est complexe de les conserver. Certaines œuvres devront donc être jetées et certains lieux de culte pourraient être désacralisés. (P.J.)