La cadranerie: un rouage essentiel de l'horlogerie artisanale
Les artisans horlogers certifiés deviennent de plus en plus rares. On en compte un dans le village d’Avennes, à Braives. Frédéric Beine est un véritable passionné. S’il peut redonner vie à la plupart des montres et horloges qui lui sont confiées, certains cadrans échappent à son savoir-faire. Pour y remédier, l’horloger veut relancer un métier disparu, celui de cadranier.
Frederic Beine est un passionné de mécanique au départ, il se tourne ensuite vers l’horlogerie où il ouvre il y a 10 ans un atelier à Braives. Il répare, restaure et entretient les horloges et les montres de toutes les époques, depuis le 17ème siècle à nos jours. Un métier en voie de disparition.
“C’est la modernité qui a poussé le métier à disparaître. Aujourd’hui, je travaille avec des pièces qui me sont chères. Elles ont un mécanisme, des rouages et elles ont une âme ces montres et horloges”, clame Frédéric Beine, artisan horloger certifié.
En Belgique, les artisans horlogers certifiés se comptent à peine sur les doigts d’une main. Et si les connaissances et le savoir-faire de Frédéric peut redonner vie à la plupart des tocantes qui lui sont confiées, il ne peut malheureusement pas restaurer tous les cadrans.
“Les cadrans en émail, comme ceux des montres à gousset, je peux parvenir à un résultat, par contre, c’est impossible pour les cadrans tempographiés. Ça me fend le cœur de ne pas pouvoir leur redonner leur aspect d’origine”, commente ce parfait conservateur.
La cadranerie est l’un des 125 métiers essentiels à l’horlogerie. Une spécialité qui a aujourd’hui ses limites dans l’atelier de notre artisan. Malgré ses qualifications et sa précision, entre 20 et 40% des montres qui lui sont confiées ne pourront pas retrouver leur éclat d’origine. A moins de s’équiper.
“J’ai l’idée de réaliser ici un atelier de cadranerie. Il ne me manque que l’outillage et cela représente un investissement total de 15.000 euros. Des horlogers m’ont déjà contacté et sont intéressés par ce projet. Il en va de la survie de notre métier”, avance-t-il.
Un Crowdfunding a en effet été lancé cette semaine pour rassembler les fonds nécessaires à l’achat d’équipement spécifique. Simple don, ou don avec contrepartie, l’objectif est de pouvoir donner une corde de plus à l’arc des compétences de l’horloger. Et veiller à ne pas faire disparaître ce métier d’exception.
“En Allemagne, en France ou en Suisse, cet artisanat est reconnu. En Belgique, il est en train de se perdre et ce serait dommage”, ajoute encore l’artisan horloger.
La plate forme crowd’in restera active jusqu’au 27 juin.
Sophie Driesen
https://www.crowdin.be/fr/projet-crowdfunding/horlogerie-art-temps-artisan-cadranier