Télescope Einstein, des scientifiques européens au CSL et Amos
L'an dernier, la Belgique, les Pays-Bas et la Rhénanie du Nord-Westphalie ont signé une déclaration d'intention pour une candidature commune à l'implantation du télescope Einstein dans la zone frontalière des trois pays. Un symposium réunissant une centaine de scientifiques internationaux impliqués dans le projet se tient en ce moment à Maastricht. Des scientifiques qui étaient ce lundi 6 mai au parc scientifique du Sart-Timan pour une visite de prototype.
C'est au Centre spatial de Liège et dans les locaux de la société AMOS que les scientifiques européens ont pu découvrir les travaux réalisés par les chercheurs liégeois. Ces derniers ont réalisé une première mondiale en plongeant tout d'abord les miroirs du télescope Einstein à température cryogénique, sans les toucher. Objectif, supprimer les moindres vibrations thermiques des miroirs. "On a fait tout un montage autour du miroir qui permet d'avoir des échanges de chaleur par rayonnement et uniquement par résonnement sans toucher. Et c'est très important de ne pas toucher le miroir. Parce que le défi principal du télescope Einstein, c'est de limiter les vibrations. Toute chose qui toucherait le miroir provoque des vibrations 1000 fois ou 1 million de fois trop importantes. Et donc on doit démontrer que sans toucher le miroir, on est capable de le refroidir à -250 ou -260 degrés" explique Serge Habraken, le président du comité de direction du Centre Spatial de Liège
Le télescope Einstein, installé à 300 mètres de profondeur, va détecter les ondes gravitationnelles afin de mieux comprendre la formation des trous noirs et les origines de l'univers. Il doit donc être complètement isolé des vibrations qui pourraient perturber les mesures. Pour cela, les chercheurs liégeois ont travaillé également sur l'isolation passive et active du télescope." Il y a une partie qui est-ce qu'on appelle une plate-forme active et qui permet d'avoir une bonne isolation à basse fréquence grâce à des capteurs et des actionneurs. Et puis il y a une autre partie qui est plutôt une suspension passive qui est un peu ressort, extrêmement souple. Donc, il faut s'imaginer que c'est un peu comme une suspension de voiture ultra-performante sur laquelle est monté notre miroir qui permet une très bonne déconnexion des vibrations du sol "explique Christophe Collette, professeur au département aérospaciale et mécanique ULiège.
Dernièrement, le gouvernement wallon a décidé d'investir 10 millions d'euros supplémentaires pour des projets de recherche universitaire afin de renforcer la candidature de l’Eurégio Meuse-Rhin. C'est en 2026 que la Wallonie saura, si ce projet de télescope sera retenu sur son territoire ou si l'Italie, qui est également en lice, pourra accueillir cette infrastructure.