La rénovation de l'établissement de défense sociale de Paifve est une "priorité" (CSC)
La rénovation de l'aile B de l'établissement de défense sociale (EDS) de Paifve devra représenter une "priorité" pour les "futurs ministres de la Justice et la Régie des bâtiments", souligne la CSC Service publics Justice dans un communiqué publié mercredi. D'après le syndicat, l'édifice est sain et sa remise en état permettrait d'accueillir une cinquantaine de détenus internés supplémentaires.
L'EDS de Paifve se situe à mi-chemin entre une institution pénitentiaire typique et un hôpital psychiatrique. Les internés qui y séjournent - soit des personnes qui ont commis un crime mais qui ont été déclarées irresponsables - sont enfermés la nuit et pendant la pause de midi, mais passent le reste de la journée ensemble. Le personnel de l'établissement est donc pénitentiaire, mais aussi soignant.
En juillet 2023, il avait été décidé de démolir l'établissement, et d'ouvrir un centre de psychiatrie légale (CPL) de 250 places sur le même site, dans le cadre du Masterplan Prisons du ministre de la Justice de l'époque, Vincent Van Quickenborne, et du secrétaire d'État chargé de la Régie des bâtiments, Mathieu Michel.
Un CPL peut être comparé à un hôpital psychiatrique présentant un haut degré de sécurité. Chaque interné y suit un parcours thérapeutique individuel, selon son état psychique. Ces derniers ne peuvent pas être hospitalisés en psychiatrie régulière et doivent donc être soignés dans un hôpital psychiatrique plus spécialisé.
La CSC s'oppose toutefois à ce projet. "Beaucoup d'internés sont laissés dans les prisons standards par manque de place. Et ce en plus du nombre croissant de détenus atteints de troubles psychiatriques privés également de soins adaptés", déplore le syndicat. Or, la rénovation de l'aile B de l'EDS pourrait permettre d'accueillir 44 détenus internés supplémentaires, selon la CSC.
"L'ouverture du CPL est prévue au plus tôt pour 2030", ajoute Claudine Coupienne, secrétaire permanente CSC Services publics Justice. "Mais face à la surpopulation carcérale actuelle, on ne peut pas attendre 2030."
Le syndicat s'inquiète par ailleurs pour l'avenir des travailleurs de l'EDS et la perte d'expertise qui pourrait découler de la fermeture de l'établissement. Quelque 300 personnes y travaillent à l'heure actuelle, dont 190 agents pénitentiaires. "Leur savoir-faire est développé au contact des internés. Il n'existe pas de formation particulière pour cette fonction", précise Claudine Coupienne.
Belga