"Entre-murs entre-mondes", centre social autogéré menacé d'expulsion
Depuis le mois de juin, un collectif d’une quinzaine de jeunes personnes ont investi le 64 quai Saint-Léonard. Ce bâtiment, ancien consulat du Maroc, est inoccupé depuis 15 ans. Le collectif se nomme “Entre-murs entre-mondes” et squatte ce lieu, sans l’accord explicite du propriétaire. Ils y ont élu domicile, mais ils ont aussi voulu y développer un centre social autogéré.
"En occupant ce bâtiment, on ne veut pas juste squatter" explique Romain Posocco, membre du collectif. "On veut aussi créer un centre social ouvert à tous où les personnes peuvent venir participer à des projets. L’idée est de créer une structure ancrée dans la vie du quartier où se développent des projets en lien avec celui-ci"
Dans ces lieux le collectif a lancé des ateliers théâtre, des formations, ainsi des rencontres entre différents milieux associatifs. Le projet visait à créer un tissu socio-culturel propre au quartier Saint-Léonard. Le problème pour eux, c'est que le propriétaire des lieux ne semble pas d’accord avec cette utilisation de son bien. Il a déposé une plainte auprès de la justice de paix qui a ordonné un avis d’expulsion qui arrive à échéance vendredi à minuit.
Un soutien venu de toutes parts
Le collectif voudrait pouvoir occuper le lieu et poursuivre le projet au moins jusqu’à ce que le propriétaire y réalise des travaux. “Entre-murs entre-mondes” a reçu le soutien de nombreuses associations liégeoises au travers d’une carte blanche qui a déjà reçu plus de 200 signatures. La conseillère communale vert ardent Eléna Chane-Alune interpellera également les autorités communales lundi, lors du prochain conseil, au sujet du sort du collectif.
"Ce bâtiment est vide comme de nombreux autres dans ce quartier" déclare Eléna Chane-Alune, conseillère communale à Liège. "Ici, ce collectif réanime un peu le quartier par son action. Certes, la méthode n’est pas conventionnelle. Je vais interpeller le conseil communal sur cette situation pour d’abord les mettre au courant. Ensuite, j’aimerais inviter les élus liégeois à réfléchir sur les possibilités que la ville se positionne dans ce dossier comme médiateur entre le propriétaire et le collectif. Dans d’autres villes, comme à Paris, les autorités trouvent des solutions pour autoriser le squat de bâtiments laissés vides par les propriétaires pour répondre à des demandes en matière de logement par exemple. Je pense que ce sont des choses auxquelles il faut réfléchir".
“Entre-murs entre-mondes” espère pouvoir ouvrir le dialogue avec propriétaire afin qu’il retire sa plainte. Leur souhait serait de trouver un accord pour un squatt autorisé le temps que le bâtiment reste inoccupé.