Nouvelle mobilisation des étudiants contre le nouveau décret Paysage
Les étudiants de l'enseignement supérieur se sont rassemblés mardi sur les campus de Louvain-la-Neuve, Mons, Charleroi, Liège et Bruxelles pour protester contre les règles du décret Paysage qui, affirment-ils, vont rendre un grand nombre d'entre eux "non finançables" dès la rentrée prochaine.
Sur le campus du Solbosch de l'Université libre de Bruxelles, ils étaient environ 300 réunis sous la bannière "Paysage, ça dégage". Entre deux averses, ils scandaient qu'"étudier est un droit qui ne se négocie pas".
"Quelque 50.000 étudiants ont signé une pétition réclamant le retrait de la réforme (du décret) Paysage, plusieurs milliers ont participé aux différentes manifestations, près de 1.000 représentants étudiants ont signé une carte blanche avec des demandes claires et plus de 4.500 mails ont été envoyés aux députés", énumère la Fédération des étudiants francophones (FEF), à l'initiative de la manifestation. Selon sa présidente, Emila Hoxhaj, il faut que les lignes bougent et que cette réforme soit retirée avant qu'elle n'exclue un grand nombre de jeunes.
En vigueur depuis la rentrée 2022, la réforme du décret sur le paysage de l'enseignement supérieur n'accorde entre autres aux étudiants que deux ans maximum (trois en cas de réorientation) pour réussir les 60 premiers crédits de leur parcours de formation, et cinq ans maximum (six en cas de réorientation) pour obtenir leur diplôme de bachelier. Les règles pour réussir passent également de 75% à 100% des crédits requis.
Selon les prédictions (sans résultats finaux) de l'ULB pour la réinscription en 2024-25 que rapporte la FEF, à l'issue de la première session de janvier, 35,67% des étudiants de l'université bruxelloise sont en situation de "non finançabilité" avec la réforme de la ministre Glatigny. "Soit 18,52% de plus qu'avec le décret dans sa version originale", souligne la fédération. S'il reste encore les examens de juin et la seconde session, la FEF ajoute que: "l'ULB a déjà communiqué sur le sort des 300 étudiants qui se retrouvent en situation de non finançabilité, peu importe leur réussite ou non à l'entièreté de leurs examens".
"Cette mobilisation doit faire comprendre aux politiques qu'ils ne peuvent pas prendre des décisions qui vont affecter l'avenir, la carrière et les rêves des étudiants sans leur accord. Lors des prochaines élections, les étudiants n'oublieront pas les partis politiques qui les ont oubliés", prévient la FEF.
La manifestation intervient alors que la commission Enseignement supérieur du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles doit discuter mardi après-midi du texte du PTB relatif au décret d'une part et de celui des socialistes et des écologistes d'autre part. Le sujet déchire la majorité PS-MR-Ecolo depuis quelques semaines, entre les libéraux qui souhaitent garder le texte inchangé, et les autres qui veulent le modifier à différents degrés, craignant eux aussi que de nombreux étudiants du supérieur ne se retrouvent "non finançables" à la rentrée prochaine avec la fin de la phase de transition de la réforme.
Belga & P.J.