Table de conversation en wallon à Saive
Deux fois par mois, le Business Center de la Caserne de Saive accueille des seniors pour une table de conversation en wallon. Une activité très appréciée, qui contribue à faire revivre et à préserver le patrimoine linguistique de la région.
Tous les premiers et troisièmes vendredis du mois, une vingtaine de seniors se retrouvent à la Caserne de Saive pour "djåzer" wallon, une activité gratuite organisée par la commune de Blegny.« L'objectif est de maintenir notre patrimoine linguistique autour d'un bon verre et d'une viennoiserie, dans un moment convivial, tout en renforçant les liens sociaux entre nos aînés », explique Arnaud Leclercq, l’échevin en charge des seniors.
Encadrés par un animateur bénévole, les participants discutent de tout et de rien dans une ambiance chaleureuse. « Plusieurs ont leur petit dictionnaire wallon ou arrivent avec un mot, une expression entendue quelque part. "Tiens, comment est-ce qu'on dit ça ?" ou "J’ai entendu telle expression, toi qui connais, tu sais peut-être ?" Beaucoup font des recherches, certains ont des livres et on peut ainsi retrouver l'origine de certains mots. Cela permet aussi d’améliorer la connaissance du wallon », explique Vincent Reyndres, animateur bénévole.
Le wallon, pour eux, est une véritable madeleine de Proust, un lien avec leurs souvenirs d’enfance. Certains récitent des poèmes ou lisent des textes dans cette langue régionale. « J'ai toujours entendu mes grands-parents parler wallon, et même mes parents le parlaient entre eux. Mais à nous, enfants, on s’adressait en français évidemment », raconte une participante.
« Je suis linguiste, donc j'aime beaucoup les langues. Le wallon ne m’est pas tout à fait étranger et je trouve cette initiative utile. Mais je me rends bien compte que, comme toutes les langues régionales, il est en train de disparaître doucement », confie un autre participant.
« C'est agréable, je trouve qu'il est important de préserver la culture wallonne, qui a sa richesse et ses traditions », ajoute une dame.
« Pour progresser et retrouver du vocabulaire, je suis obligé d’écrire de petits textes et de faire des recherches, mais ce n’est pas évident », explique un autre habitué.
Face à son succès, cette activité pourrait bien être proposée en semaine après le travail, afin de permettre aux actifs d’y participer.